Carter et Callender enveloppent soigneusement une des deux statues Ka grandeur nature
qui gardaient l'entrée de la chambre funéraire en février 1923.
La chambre, incomplètement dégagée et renfermant toujours
les chapelles en bois doré qui contenaient les sarcophages
du roi, est visible à l'arrière plan.
Chaque objet fut déposé sur une civière rembourrée puis attaché avec des bandages. Une fois par jour, un impressionnant convoi partait de la tombe de Toutankhamon et se dirigeait vers la tombe de Séthi II ; policiers armés et chaouiches munis de gourdins surveillaient les porteurs et tenaient à l'écart les curieux qui ne cessaient de prendre des photos. Des excités poussaient des cris et bousculaient les journalistes qui griffonnaient des notes. Irrité, Carter déplorait qu'on dépensât davantage de pellicule en un hiver que pendant toute l'histoire de la photographie ; à peine esquissait-il un geste, des déclics se déclenchaient.
Dès l'arrivée du précieux chargement, l'équipe agissait avec précision et rapidité. Numérotation, mesures, relevés des inscriptions, dessins, photographies : chaque oeuvre était pourvue d'une fiche d'identité indispensable aux études futures. Puis elle était entreposée dans le fond du caveau avant d'être emballée en prévision de son transfert au Musée du Caire.