Charles IX
Violent et extravagant

Charles IX, qui passa une grande partie de sa vie à tuer bêtes et hommes, était violent et extravagant. Long, maigre, un peu voûté, Charles IX donnait de lui une première image assez frêle, mais rapidement ses extravagances et surtout sa violence l'emportaient. Ainsi, au retour de la chasse où il excellait et sur laquelle il avait commencé à écrire, peu avant de mourir, un livre remarquable, rien ne l'amusait autant que d'abattre les ânes et les porcs qu'il croisait sur sa route. Pas du tout par dépit d'un tableau de chasse médiocre, celui-ci pouvait être excellent, mais seulement par jeu. Légèrement en retrait de la suite royale, suivait un valet dont le rôle consistait à indemniser très convenablement les propriétaires des victimes.
Après être descendu de cheval, même s'il était resté en selle durant des heures, le souverain se précipitait vers sa forge et, à en croire l'ambassadeur Sigismondo Cavalli, allait « y battre une enclume trois et quatre heures durant, usant d'un marteau énorme, forgeant un corps de cuirasse ». A la Cour, son comportement n'était pas moins étrange. Un jour, il décidait que tous les gentilshommes de sa suite devraient porter un lourd pendentif à une oreille et on les vit tous, y compris les très âgés, faire la queue devant le chirurgien du roi, chargé de leur perforer le lobe. Mais le lendemain, l'ordre était annulé et Charles IX tirait jusqu'au sang sur les oreilles des malheureux courtisans qui n'avaient pas été informés à temps.

charles IX
charles 9

LES POUMONS POURRIS DE CHARLES IX
Au début, ses extravagances pouvaient paraître vénielles — on le vit parcourir le Louvre, le visage enduit de suie, une selle sanglée sur le dos, mais il avait alors à peine 20 ans. Néanmoins son goût de la violence et sa cruauté iront croissant. Si, durant la Saint-Barthélemy, il ne « giboya » pas d'un balcon contrairement à la légende, les tueurs n'en eurent pas moins son aval, et, sans doute, sa bénédiction. Ce n'est qu'après l'orgie de sang que débutèrent les hallucinations, rapportées par Ambroise Paré, qui le poursuivront plus ou moins régulièrement de « leurs faces hideuses et écarlates ».
Que, pour les fuir, Charles IX se soit jeté dans des activités de plus en plus désordonnées et violentes, dans des chasses de plus en plus longues, est plausible. Qu'il y ait contracté, par un chaud et froid ou autrement, une fièvre « tierce, quarte, erratique » l'est également. Quelques mois plus tard, la tuberculose s'en mêle avec son cortège de crachements de sang et d'étouffements, avec aussi ses fantasmes sexuels. Signé par Ambroise Paré, le rapport d'autopsie existe : les deux poumons du roi étaient « pourris ». A sa mort, Catherine de Médicis reprit ses fonctions. Elle en avait l'habitude. C'étaient les quatrièmes obsèques royales auxquelles elle assistait : celles de son beau-père François Ier, celles de son mari Henri II, celles de ses deux aînés et maintenant Charles IX

anecdote
accueil
Accueil
docteur