L'enseignement dans le IIIe Reich
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écoles sous les nazis
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les nazis et l'école
Après six ans de nazification, le nombre des étudiants diminua de plus de la moitié : il passa de 127 920 à 58 325. Plus grande encore était la diminution des inscriptions dans les instituts de technologie dont l'Allemagne tirait ses savants et ses ingénieurs : elles passèrent de 20 474 élèves à 9 554. Le niveau académique baissa de façon vertigineuse.
En 1937, non seulement on manquait de jeunes savants et ingénieurs, mais encore le savoir de ceux-ci diminuait. Longtemps avant le début de la guerre, l'industrie chimique, qui s'employait activement à avancer le réarmement nazi, se plaignait, par le truchement de son journal Die Chemische Industrie, de ce que l'Allemagne perdait sa suprématie en chimie. Non seulement, disait ce journal, l'économie nationale, mais la défense nationale aussi était mise en péril, et si les jeunes savants étaient si peu nombreux et de si médiocre qualité, c'était à cause de la pauvreté de l'enseignement dans les collèges techniques.

Le résultat de toute cette nazification était catastrophique pour l'enseignement allemand. L'histoire était à ce point falsifiée dans les nouveaux livres de classe et par les maîtres dans leurs cours, qu'elle en devenait grotesque. L'enseignement des sciences raciales qui exaltaient les Allemands comme la race des seigneurs et faisaient des Juifs la source de presque tous les maux du monde était plus ridicule encore. Dans la seule Université de Berlin, où tant de grands professeurs avaient enseigné dans le passé, le nouveau recteur, un homme des troupes d'assaut et un vétérinaire de profession, institua vingt-cinq nouveaux cours de science raciale et, quand il eut vraiment tout mis sens dessus dessous dans la faculté, on y donnait quatre-vingt-six cours ayant un rapport avec sa propre profession.

Les écoles allemandes furent rapidement nazifiées, des petites classes à l'université. Les livres de classe furent refaits, les programmes modifiés. Le Mein Kampf devint comme le disait Der Deutsche Erzieher, organe officiel des éducateurs « notre guide pédagogique infaillible », et les maîtres qui se refusaient à voir les choses de cette nouvelle façon étaient renvoyés.
La plupart des enseignants avaient été plus ou moins nazis de coeur sinon membres du parti. Pour renforcer leur idéologie, ils furent envoyés dans des écoles spéciales où on leur enseignait à fond les principes nationaux socialistes, en insistant sur les doctrines raciales d'Hitler. Toute personne qui travaillait dans l'enseignement, du jardin d'enfants à l'université, devait être inscrite à la Ligue nationale socialiste de l'Enseignement, laquelle était légalement responsable de la coordination idéologique et politique de tous les maîtres en accord avec la doctrine nationale socialiste.
La loi des fonctionnaires de 1937 exigeait des enseignants qu'ils fussent les exécuteurs de la volonté de l'État soutenu par le parti et prêts à tout moment à défendre sans réserve l'État national socialiste. Un décret précédent les avait déclarés fonctionnaires et, par conséquent, soumis aux lois raciales. Les Juifs n'avaient, bien entendu, pas le droit d'enseigner. Tous les maîtres firent le serment d'être fidèles et obéissants vis-à-vis d'Adolf Hitler. Plus tard, nul ne devait pouvoir enseigner s'il n'avait auparavant servi dans les S.A., le Service du Travail ou les Jeunesses hitlériennes. Les candidats aux chaires universitaires devaient d'abord faire un stage de six semaines dans un camp d'observation, où leurs idées et leur caractère étaient étudiés par des experts nazis, lesquels soumettaient un rapport au ministère de l'Enseignement; ce ministère donnait des autorisations d'enseigner basées sur la stabilité politique des candidats.

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