A la lueur des flambeaux
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fête nazie
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Le symbole païen du feu illuminait les grandes fêtes. L'anniversaire de Hitler, par exemple, donnait lieu à des cérémonies à la lueur des flambeaux et faisait fleurir dans toutes les vitrines des portraits de l'idole, parée de guirlandes comme une icône. A la campagne, la veille du Premier mai, s'allumaient partout des flammes tremblantes, tandis que les officiants coupaient l'Arbre de mai et choisissaient leur roi et leur reine: le lendemain, les danses traditionnelles alternaient avec des défilés de travailleurs portant des bannières. Pour le solstice d'été, le 22 juin, les nazis donnèrent un sens nouveau aux feux de la Saint-Jean, qui dataient d'avant l'ère chrétienne. Dans les brasiers qu'ils allumaient, ils jetaient des couronnes en mémoire de leurs héros et martyrs. Ensuite, dans le fracas des gongs, des couples bondissaient par-dessus les flammes.
Lors de la fête annuelle du Parti, à Nuremberg, qui coïncidait avec l'équinoxe d'automne, le rituel durait une semaine entière. Après le discours d'ouverture de Hitler, se succédaient d'extravagantes manifestations. Le jour du Travail, 50 000 durs effectuaient des évolutions compliquées, en portant des pelles soigneusement fourbies sur l'épaule; le jour des Jeunesses hitlériennes et le jour des Chefs du Parti, paradaient 150000 officiers et miliciens.
Le jour des Chemisés brunes, les S.A. défilaient au pas de l'oie devant Hitler pendant cinq ou six heures. Le jour de l'Armée, des milliers de soldats s'affrontaient dans des combats simulés avec des fusils, des mitrailleuses, des canons et des chars. Le dernier jour, c'était l'apogée: feux d'artifice, retraites aux flambeaux, orchestres et bannières. De l'ensemble se dégageait une impression inquiétante mais inoubliable. Frappé de stupeur, un observateur anglais écrivait: « Je n'ai jamais vu de ballet d'une splendeur comparable à ces cérémonies».

Le nazisme était pressé: il se créa en toute hâte une étincelante mythologie complétée par un calendrier politique. La date de ces journées placées sous le signe de la croix gammée coïncidait avec celle des anciennes fêtes du Reich, mélange de célébrations chrétiennes et païennes et de vieilles coutumes allemandes. Les rites d'adoration hitlériens s'intégraient bien aux cérémonies traditionnelles et étaient acceptés par la majorité des Allemands.

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La vie dans le IIIe Reich