Le carnage indescriptible de la deuxième vague
rideau
bombardier americain
Dresde croyait en avoir fini avec le terrorisme des Alliés (difficilement qualifiable autrement, quelles qu'en soient les « raisons politiques »). Il n'en était rien. Pourquoi cet acharnement sur cette ville non stratégique et éloignée du Front ? Churchill s'est gardé d'en parler dans ses Mémoires.
Les malheureux habitants et les réfugiés de Dresde ignoraient que leur supplice ne faisait que commencer.
L'heure H pour la deuxième attaque de Dresde était 1 h 30 du matin.
dsetruction de dresde en 1945
A l'heure prévue pour la seconde vague, il était impossible de trouver un point de mire, tant la fumée était haute et intense. Le chef des bombardiers décide donc de prendre pour cibles les zones qui paraissent ne pas avoir encore été touchées par la première attaque. Les sirènes ayant été détruites dans la plupart des quartiers, les habitants furent tout à fait surpris par ce second raid. La plupart étaient dans les rues, hors du moindre abri. Les convois chargés de ravitaillement, les voitures de sapeurs-pompiers, les ambulances, venant de villes voisines, tous feux allumés, furent écrasés sous les bombes de la deuxième attaque.
Les occupants des abris avaient voulu, pour la plupart, retrouver l'air libre. Ils furent balayés sous de nouvelles vagues de flammes. D'autres, restés dans leurs trous, furent asphyxiés par des émanations de gaz. Autour de la gare, le carnage était indescriptible. Parmi les réfugiés de Silésie ou de Prusse Orientale, beaucoup, descendus des trains, avaient été conduits en attente dans des squares voisins. Ils virent des arbres déracinés par le cyclone, l'asphalte prendre feu et furent eux-mêmes emportés dans l'ouragan des flammes. D'autres s'étaient réfugiés dès la première alerte dans des abris souterrains, mais il n'y avait ni porte blindée, ni système de ventilation : ils périrent faute d'oxygène.
Des wagons remplis d'enfants et d'adolescents avaient été remises sur des voies de garage. On avait expliqué à ces jeunes réfugiés que les fusées lumineuses qu'ils voyaient descendre du ciel délimitaient la zone des cibles. Quelques instants. plus tard, ils se virent entourés par ces sinistres lueurs et eurent le temps de comprendre quel allait être leur sort. Des débris de wagons on dut retirer des monceaux de cadavres. Seul, en cette fameuse nuit, l'express Augsbourg-Munich put s'échapper. Le début de cette seconde attaque surprise sur la ville, précédée par des vagues d'éclaireurs, devait être un spectacle terrifiant : les indicateurs d'ojectifs descendant en cascades recouvraient la ville condamnée d'un voile lumineux et de sifflements qui avaient un caractère indiscutablement apocalyptique.
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Dresde, 13 février 1945