Les départs en chemin de fer ...
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exode 1940
exode par le train en 1940
exode en France en 1940
les trains pendant l'exode de 1940
Du 8 au 13 juin, cent quatre-vingt-dix-huit rames de  voyageurs, quatre-vingt-sept de marchandises avaient quitté Paris. Les conditions de transport étaient parfois atroces. On cite l’exemple d’une accompagnatrice enfermée avec cent enfants orphelins dans un wagon à bestiaux  sans possibilité d’ouvrir les portes fermées de l’extérieur. Elle était partie le 10 juin.
La surcharge des wagons était toujours à la limite de l’insécurité, les gens voyageant entassés, assis dans les couloirs, les toilettes, les filets à bagages, les soufflets et jusque sur les marchepieds. Les détourages étaient fréquents, en raison des attaques de la Luftwaffe sur les voies et les gares. On passait par Saint-Pierre-des-Corps pour se rendre à Montluçon, par Chartres pour gagner les villes du Sud-Ouest.
La pression de la foule dans les gares déchaînait la violence : un témoin, Foville, raconte l’embarquement à la gare de Lyon, le 11 juin. En neuf heures d’attente, il avance seulement de trois cents mètres dans la queue interminable. Des vieillards s’engueulent et se rouent de coups avec une haine bestiale, explique Foville. Les enfants hurlent (ils n’ont pas été tous évacués, et de loin), les femmes perdent connaissance. Des malades et des femmes enceintes tombent. Comme il n’y a plus d’ambulances, les agents les traînent à l’écart, les giflent et les arrosent d’eau, à l’ombre d’un parapluie. Le soleil est brûlant. La soif nous tourmente, mais il est impossible de sortir de la queue sans perdre sa place.
Dans la foule un mot s’élève avec obstination, revient toujours, accusant Je ne sais qui : Trahison ! Les étrangers, les Juifs, les Anglais, les riches, les politiciens, les banques…
L’importance des départs en chemin de fer, malgré les violences, les retards, les insuffisances, explique le chiffre très élevé de la population évacuée en un temps record : sur les trois millions d’habitants présents dans Paris vers le 10 mai, il ne restait dans la capitale, le 13 juin, que le tiers environ des habitants. La SNCF et ses agents avaient accompli des miracles pour entraîner hors des murs le plus grand nombre possible de réfugiés.
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