Le prix du sang ...
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Iwo Jima
Tout, collines, vallées, gorges, escarpement avait été transformé en un vaste labyrinthe d'organisations défensives. Dans une bande de un kilomètre de long sur 200 mètres de large, on ne compta pas moins de 800 épaulements de tir ou fortins. Des collines entières avaient été creusées et abritaient des centaines de défenseurs ; chacun d'eux avait juré de tuer dix marines avant de succomber. Les marines n'avaient jamais rien vu de tel. Un officier de renseignements décrivit ainsi l'opération : L'adversaire reste enterré dans son fouillis de souterrains pendant toute notre préparation d'artillerie.
Dès que le tir se lève, par les ouvertures non détruites, hommes et armes jaillissent, souvent à 50 mètres de nos premiers éléments. Quand nos troupes avancent, l'ennemi lâche sur elles tout le feu dont il peut disposer, fusils, armes automatiques, mortiers.
Quand il a causé suffisamment de pertes pour clouer au sol les assaillants, il se retire par ses tunnels, laissant parfois en couverture quelques servants de mitrailleuses ou de mortiers. Pendant ce temps, nous avons effectué une concentration de feu d'artillerie, de mortiers et de roquettes. Nos chars se mettent de la partie, soutenus par l'infanterie. Quand ce « point chaud » est enlevé, nous trouvons une poignée de Japonais tués, au maximum quelques armes. Pendant ce temps, l'ennemi a répété le processus ailleurs... »
Iwo Jima
Le prix payé pour Iwo Jima a été extraordinairement élevé. Des 23 000 défenseurs de l'île, 1 083 seulement furent faits prisonniers. Du côté américain, 6 821 soldats et marines perdirent la vie dans la lutte pour les 20 kilomètres carrés de l'île ; 24 médailles d'honneur furent distribuées ; 7 000 litres de sang furent transfusés ; 2 600 hommes durent être évacués pour « fatigue due au combat ».
Celui-ci avait atteint un degré de férocité sans précédent dans le Pacifique et il avait amené les Américains à se poser la question angoissante : si pour conquérir la minuscule Iwo Jima il a fallu soixante-douze jours de bombar­dement aérien, trois jours de bombardement naval et trente-six jours de ce que les marines pouvaient faire de mieux, combien de temps faudrait-il pour conquérir le Japon lui-même ? Et quel en serait le prix ?
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Bataille de Midway