Les derniers défenseurs

Dunkerque
Opération Dynamo

À 2 h 00 du matin, Abrial et Fagalde parviennent à se glisser dans une vedette. À 3 h 40, le destroyer HMS Shikari embarque 383 derniers rescapés,
dont le général Barthélemy. Un vapeur est sabordé ensuite pour bloquer l’entrée du port. C’est fini.
Dans Dunkerque dévastée et calcinée, il reste 40 000 Français, que les vainqueurs rassemblent au matin.
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En dépit des rodomontades de Göring, la Luftwaffe ne peut enrayer Dynamo. La faute, surtout, à la météo :
nuages, pluie, brouillard, auxquels s’ajoutent les fumées des incendies, tendent sur Dunkerque un écran opaque qui limite le nombre des sorties pendant trois jours cruciaux. Il faut compter également avec
la RAF, dont les terrains du Kent sont bien placés et dont l’agressivité surprend : le 27 mai, les
Allemands perdent ainsi 24 He 111 et Do 17. Mais le prix payé est élevé.
La RAF perd 113 avions (109 chasseurs, 4 bombardiers) contre 92 (37 chasseurs, 45 bombardiers moyens,
10 Stukas) à la Luftwaffe. Cette dernière parvient tout de même à couler – avec l’aide anecdotique
de la Kriegsmarine – 226 embarcations sur les 693 déployées par les Britanniques, dont 6 destroyers sur 38 et
9 gros transports de troupes sur 46. Les autres alliés (essentiellement français) perdent 8 navires de guerre (dont 3 destroyers de la Marine nationale) sur 49 et 9 unités civiles sur 119.
A savoir
Avec l'aide du ciel et de la RAF

Les véritables combattants... Prisonniers !

Les derniers défenseurs de Dunkerque en mai 1940
Le suprême effort eut lieu alors que les combats atteignaient les faubourgs de Dunkerque. Toute l'armada reprit la mer malgré l'épuisement des équipages pour sauver les 30 000 hommes qui avaient permis le rembarquement. Mais il y avait encore bien plus de 30 000 Français à Dunkerque. Quand les bâtiments arrivèrent , une immense foule sortie on ne sait d'où se rua à l'assaut des navires. Il s'agissait des hommes des services, mais aussi d'isolés, de traînards embusqués dans les caves depuis plusieurs jours. Près de 26 000 réussirent à trouver place à bord des bateaux.
Mais lorsque les véritables combattants se présentèrent, ils se heurtèrent à une véritable muraille humaine. Après avoir piétiné pendant des heures, ils ne purent qu'assister au départ du dernier navire. C'était le vieux destroyer Shikari. L'aube se levait, il était 3 h 40. La discipline et l'attitude de ces hommes que l'on n'avait pu embarquer laissèrent une profonde impression sur tous les témoins de cette dernière scène. Il est particulièrement navrant que ce soient justement les plus méritants parmi les combattants qui aient dû éprouver cette ultime et amère déception de voir le jour se lever sur un port vide! Près de 40 000 soldats furent ainsi faits prisonniers par les Allemands.

Hommage aux derniers défenseurs de Dunkerque

On doit rendre hommage aux,derniers défenseurs de Dunkerque. On ne saurait les nommer tous. Comment ne pas citer la 68e D.I de Beaufrère ; et la 12e qui, malgré la mort de son chef, Janssen, tué à son poste de combat le 1er juin au fort des Dunes, a tenu ses positions jusqu'au bout
Et nous garderons, pour finir, le 137e R.I., colonel Menon, un régiment breton, que nous avons vu le 23 arriver sur l'Aa. Il est sur la brèche depuis cette date. Le 3 juin, à 18 h 30, il tient encore solidement le pont du Chapeau-Rouge, à 2 200 mètres du port à vol d'oiseau, seul passage où l'ennemi pourrait franchir le canal de Furnes, dernier obstacle devant lui.
A 1 h 30, le 4, le colonel Menon a reçu l'ordre de retirer son régiment à l'exception d'un seul bataillon. Ce sera le 11/137, bataillon Miguel, qui défendra jusqu'à l'aube ce dernier carré. Lorsqu'il décrochera à son tour pour gagner la jetée Est, ce sera pour apprendre qu'il n'y a plus aucun espoir d'embarquer.

Des chefs généreux

Le 31 mai toutes les forces passées dans le camp retranché furent mises aux ordres d'Abrial (à gauche sur la photo).
Ce dernier, comme Platon, reçut le 3 juin l'ordre d'embarquer. La disparition de Dunkerque n'amputait qu'en partie le théâtre d'opérations dont il avait la charge. Quant à Platon, on comptait sur lui pour la défense des Secteurs maritimes de haute Normandie, celui du Havre en particulier.
L'un et l'autre, depuis trois semaines, avaient durement payé de leur personne. Ils avaient tenu à bout de bras ce port dévasté sur lequel déferlaient des dizaines et des dizaines de milliers d'hommes. Une légende se formait sur leurs noms, dépassant le cadre du champ de bataille pour s'étendre à toute la France
Sans arrêt, Platon avait arpenté sa ville, laissant sa voiture aux blessés rencontrés en chemin, ranimant les énergies, réconfortant, sévissant au besoin avec la dernière rigueur.
Je ne pense pas avoir jamais rencontré un courage qui approchât le sien.
Attaché à son P.C. par la tâche qui pèse sur ses épaules, doublement, ne l'oublions pas, car il commande sur terre et sur mer, Abrial s'imposait par son calme et son rayonnement. On courait à lui comme à un phare.
Amiral Arial à Dunkerque en 1940

La fin de Dunkerque

la fin de Dunkerque en 1940
Le 3 à 15 heures, Abrial rendit compte que l'ennemi était dans les faubourgs et qu'il brûlait tous ses codes à l'exception d'un seul qui fut incinéré à 19 h 30.
Peu avant 23 heures, l'Amirauté française informa le G.Q.G. que, depuis 21 h 30, Dunkerque ne répondait plus aux signaux. Abrial prit passage à 22 heures sur une vedette rapide, mais ne quitta le port et la plage de Malo qu'à 2 heures. Le 4 juin vers 6 heures, les Allemands pénétraient dans Dunkerque en ruine où les reçut, la mort dans l'âme, le stoïque sous-préfet Le Gentil.