La famille et le village Kabyle
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femmes kabyles

La vie de la famille kabyle est vouée avant tout au rite de l'eau et au cycle de deux saisons bien nettes. L'hiver absorbe la moitié de l'automne et du printemps et l'été en absorbe les autres moitiés. Ce qui fait que l'on n'a que deux saisons. De l'hiver, enneigé et terriblement froid, on passe à l'été, extrêmement chaud, sans aucune transition. Deux rites donc : l'eau et les saisons.
L'eau, c'est l'affaire des femmes. Les saisons sont l'apanage des hommes. La quête du combustible, surtout en hiver, est l'affaire des enfants. La femme du paysan et ses filles se lèvent très tôt pour aller à la corvée de l'eau. Munies d'énormes poteries finement moulées et décorées d'arabesques aériennes qu'elles portent sur la tête, avec un art et un raffinement étonnants, elles font parfois une dizaine de kilomètres pour aller jusqu'à la source la plus proche. D'ailleurs, la source, en Kabylie, est un lieu de rendez-vous très apprécié des femmes. C'est là que se propagent tous les ragots et tous les potins : mariages, naissances et enterrements y sont largement commentés. C'est aussi une vitrine. En effet, c'est là que les jeunes filles, habillées de leurs plus belles tuniques multicolores et chatoyantes, viennent se faire remarquer par les garçons du village.
Ce cérémonial de la source rend la corvée de l'eau moins ingrate et, pourtant, elle est obsédante. Au retour, à travers maquis et ravins, les femmes escaladent péniblement les raidillons et les chemins abrupts, ruisselantes de sueur, les habits éclabous­sés par l'eau, en file indienne, péro­rantes et joyeuses. Les hommes, eux, grattent la terre. Et leur ténacité est telle qu'elle en vient à bout et finit par la rendre productive et parfois féconde. Cycle banal partagé entre le sommeil et le dur labeur. Cycle classique de tous les paysans pauvres du monde. Heureusement, il y a les fêtes.

Le village kabyle vit réellement en système communautaire. Il n'y a pas que pour la touiza que les hommes se réunissent et s'entraident. Tout est prétexte à la solidarité entre ces hommes luttant quotidiennement contre une nature ingrate et une terre avare de ses largesses.
L'amin, ou chef de village, est secondé par un responsable de la répartition de l'eau dans les champs. Il est en quelque sorte le conseiller technique de l'agriculture de chaque village. Fonctions importantes, d'autant que les paysans kabyles cultivent leur terre, selon le système de la chorka , c'est-à-dire qu'ils s'organisent en coopérative et cultivent les terres ainsi groupées collectivement.

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