Assassinats en série à Sétif et Guelma
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Alors se déclenche dans la nuit, à Sétif et dans les environs, l'abominable processus d'assassinats en série. On tue, on martyrise de part et d'autre. Des colons isolés sont attaqués par des domestiques. Ceux qu'ils ont depuis trente ans. De ceux dont ils disaient : Nous les connaissons bien. Ils nous sont soumis. D'ailleurs ils sont heureux. Le massacre de Sétif vient de commencer. Il durera huit jours. On viole. On étripe. On mutile. On égorge.
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Le même jour, à Guelma, sous-préfecture agricole du Constantinois qui compte 3346 Européens pour 14409 musulmans, lors de la manifestation de la Victoire, le sous-préfet bloque le cortège qui se rend au monument aux morts et exige que soient jetés les drapeaux algériens brandis en même temps que les drapeaux tricolore. Tout à coup, il sort son revolver, tire en l'air. Immédiatement les gendarmes et les policiers qui l'accompagnent l'imitent. Un musulman tombe, mort. C'est la panique. Contrairement à ce qui s'est passé à Sétif, il n'y a pas d'émeute et aucun Européen n'est tué. Pourtant, le soir même, le couvre-feu est décrété et, à l'initiative du sous-préfet, une milice est immédiatement constituée. Elle dresse la liste des musulmans à juger, autrement dit à éliminer. Ses victimes se compteront par dizaines: il s'agit de supprimer tout Arabe susceptible de jouer un rôle politique ou économique. Les exécutions ont lieu sur ordre du sous-préfet, sans autre forme de jugement, les corps sont dissous dans la chaux vive. Des Algériens sont jetés vivants d'une hauteur de 300 à 400 mètres dans les gorges de Kerratra. Un officier musulman – un des rares de l'armée française qui n'en compte qu'une centaine – se suicide ne pouvant plus supporter ce spectacle.
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Sétif ... le 8 mai 1945