Les derniers beaux jours ...
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C'est l'automne. Un ciel plombé, de lourds nuages bas, des averses diluviennes. Une atmosphère moite. Plages et piscines sont désertes. Toute la jeunesse dorée se retrouve dans les bars, les cafés. Après six mois d'un soleil éclatant, d'un ciel immaculé, l'Algérie se prépare à l'hiver. Dans l'ensemble, l'euphorie règne. Jamais les trois départements n'ont paru plus tranquilles. Depuis la terrible « leçon » de Sétif, les Arabes ont « compris ».
Au Gouvernement général, on se félicite. On a découvert la formule pour tenir l'Algérie.
Les communes mixtes, les caïds, la distribution de décorations, de prébendes jouent parfaitement leur rôle. On a réussi à désamorcer la bombe du statut de 1947 et la grande préoccupation est de contrôler des élections. Sur ce point, tout le monde peut être satisfait.
Certes, quelques voix discordantes s'élèvent dans ce concert de satisfaction. Parmi les civils, le préfet de Constantine, Dupuch, et le sous-préfet de Batna, Deleplanque, s'inquiètent de l'atmosphère générale, sans pouvoir, il est vrai, rien avancer de précis.
Parmi les militaires, le seul à être véritablement inquiet est le colonel Schoen. Type même de l'officier des affaires indigènes, parlant couramment arabe, kabyle et quelques autres dialectes, Schoen, après un long séjour au Maroc, dirige à Alger le service des liaisons nord-africaines, parallèle au 2e bureau. Depuis des années, il déplore la sous-administration, le truquage des élections, la disparition de l'armée d'Afrique, l'effondrement du service de renseignements. Mais, au Gouvernement général, il fait figure de Cassandre, de vieux bédouin de l'époque de Lawrence.  Ses mises en garde, ses avertissements agacent et sont par trop en contradiction avec les rapports des préfets et des administrateurs.

colonisation en algerie
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Je suis devenu nationaliste parce que la France m'a refusé la fonction de garde-champêtre. Depuis j' ai fait 15 ans de maquis, j'ai mobilisé la Kabilie, j'ai formé des militants.

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