Le pharmacien d'autrefois
rideau
pharmacie en 1900

La devanture de la pharmacie Thébaud est encadrée de deux grandes plaques émaillées en couleurs pour les pastilles Valda. Dans la vitrine, il n'y a pas grand-chose si ce n'est un grand meuble en bois sombre avec des bouteilles aux formes bizarres et remplies de liquides colorés. Il y a un carton publicitaire sur la ouate Thermogène et quelques boîtes de Gouttes de l'Abbé Chaupitre. Appuyée contre le meuble, une paire de béquilles et une chaise percée en tube vert pâle. L'intérieur de la pharmacie est beaucoup plus drôle. On ne peux s'empêcher à chaque fois de monter sur la balance placée à droite de l'entrée. L'aiguille bouge mais il n'y a aucun chiffre devant la graduation. Pour connaître son poids il faut une pièce de 10 centimes en échange de laquelle vous recevrez un petit carton de la taille d'un billet de chemin de fer avec votre poids écrit dessus, Derrière le comptoir, il y a plein de bocaux blancs avec des noms en latin et encore des flacons de couleur comme dans la vitrine. Monsieur Thébaud, ses lunettes sur le haut de son crâne, passe devant nous absorbé dans le déchiffrement d'une ordonnance.

pharmacie en 1900

La pomme
Malgré les tourments que l'humanité endurait depuis la navrante bévue originale, restait un fruit très apprécié pour ses innombrables vertus curatives. La croquer nettoyait les dents, calmait les coliques et ramenait le sommeil. La reinette du Canada enrayait les désagréments scorbutiques.
Prise en tisane ou en décoction, la pomme favorisait l'appétit, la sécrétion urinaire et la respiration. On en prescrivait le jus contre la goutte, la tuberculose, les états fébriles, les coryzas et les rhumatismes. Le sirop était recommandé aux malades du coeur, aux atrabilaires et aux mélancoliques; il soignait les galeux, les lépreux, les épileptiques, les apathiques et les ulcéreux dès lors qu'on y ajoutait du verjus, du safran, du séné, du tamarin et des pruneaux.
Le cidre était conseillé aux parturientes, et les collutoires de vinaigre atténuaient les irritations de la gorge. Les cataplasmes remédiaient aux désordres intestinaux, aux troubles dysentériques, aux conjonctivites et aux maux de dent.
L'ail possédait de multiples vertus médicamenteuses, fortifiantes et aphrodisiaques. Il purifiait le sang et régularisait la tension artérielle. S'en frotter la colonne vertébrale provoquait des effets vermifuges. Les croyances abracadabrantes ne manquaient pas Ainsi pensait-on que le beurre frais, aillolisé avec des bulbes récoltés en mai, revigoraient les travailleurs fatigués. Et même, il suffisait de déjeuner d'une tête d'ail pour attaquer la journée courageusement. Quiconque cuisait une poignée de gousses sous la cendre d'un feu de Saint-Jean et s'en nourrissait le lendemain, était assuré d'échapper aux fièvres malignes et aux mauvais sorts pendant les douze mois à venir. Sage précaution. En Bretagne, on savait comment rester en bonne santé toute l'année : il suffisait de manger le premier coucou qu'on voyait fleurir au printemps.

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