Le procès de Danton ...
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le procés de Danton

Danton se fait l'interprète des accusés, dénonce la perfidie des Comités, il s'adresse au peuple qui est là, l'adjure de crier à la trahison, clamant, de toute la force de ses poumons :
Moi, conspirateur ?... Mon nom est accolé à toutes les institutions révolutionnaires : levées, armée révolutionnaire, comités révolutionnaires, Comité de salut public, Tribunal révolutionnaire... L'assistance, troublée, s'émeut, s'attendrit, commence à s'agiter. Le président, craignant le pire, lève en hâte la séance et, réduits au silence, les inculpés sont entraînés par les miliciens à la Conciergerie.
Camille Desmoulins, lui, en apprenant la dénonciation de La Flotte contre Lucile, n'a eu que, ce cri déchirant :
Les scélérats! Non contents de m'assassiner, ils veulent encore assassiner ma femme!
De fait, la pauvre Lucile sera guillotinée le 24 germinal (12 avril).
Jusque-là, on n'avait pu appliquer aux accusés la terrible loi, votée le 29 octobre 1793 pour hâter la condamnation des Girondins : si un procès avait duré plus de trois jours, le président du Tribunal pouvait, au début de la séance suivante, demander au jury si sa conscience était suffisamment éclairée; en cas de réponse affirmative, il devait être procédé sur-le-champ au jugement. Il fallait donc, pour en finir avec les Dantonistes, attendre au 16 germinal (samedi 5 avril).

le proces de Danton
Un peu plus tôt que d'ordinaire, l'audience s'ouvre à 8 heures et demie, devant le même auditoire frémissant. Tout de suite, Danton et Lacroix renouvellent leurs instances pour obtenir l'audition des témoins qu'ils ont demandé de citer; une vive discussion les oppose aux magistrats, et Fouquier-Tinville répond ironiquement à leurs prétentions :
J'ai, moi aussi, une foule de témoins à produire contre vous, et qui, tous, tendent à vous confondre, mais, conformément aux ordres de la Convention, je m'abstiendrai de les faire entendre; vous accusés, vous devez aussi renoncer aux vôtres...
A nouveau, Danton reprend ses violentes protestations, dont les échos retentissent même au dehors du Palais.
Le moment est venu d'en finir; un mot suffira, et Fouquier-Tinville le prononce, en proposant aux jurés, conformément à la loi du 29 octobre, de déclarer qu'ils sont suffisamment informés. Obéissants, ceux-ci demandent à se retirer dans leur chambre de délibérations.
Les accusés, comprenant qu'ils sont perdus, ne prennent plus aucun ménagement, clament leur colère, leur indignation, injurient les magistrats. Ils rappellent qu'aucune pièce n'a été produite contre eux, qu'aucun témoin n'a été entendu :
Infâmes tyrans, vous ne jouirez pas longtemps de l'impunité; l'échafaud vous attend !
Danton est, à en croire ceux qui assistèrent au drame, le seul à montrer quelque dignité; tandis que son ami Camille déchire les notes qu'il préparait, pour sa défense, et les jette à la tête de Fouquier-Tinville.
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