De Gaulle et Mitterrand ...
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De Gaulle et Mitterrand

Membre d'un réseau d'anciens prisonniers, François Mitterrand se rend dans un avion Lysander à Londres, puis à Alger. Là, il fait le mauvais choix et se trompe de général. Sa première visite est pour le général Henri Giraud, le rival de Charles de Gaulle. Mis au courant de Gaulle n'apprécie guère.
La première rencontre entre l'ex-fonctionnaire vichyste et le chef de la France Libre a lieu le 5 décembre I943 dans la villa « les Glycines » à Alger. Atmosphère :
De Gaulle : - On m'a dit que vous étiez venu par un avion anglais...
François Mitterrand : - Je n'avais pas songé à regarder la marque avant de m'embarquer.
De Gaulle : - Vous avez fait du bon travail, Mitterrand, mais je veux qu'on mette de l'ordre dans tout ça. Pourquoi un mouvement de prisonniers de guerre, d'ailleurs ? Cela ne signifie rien. Pendant qu'on y est on pourrait faire aussi des mouvements de résistance de Bretons, d'épiciers ou de charcutiers, hein ? »
Le face à face entre les deux futurs présidents de la République fut très tendu. « Ainsi s'amorça une incompatibilité d'humeur qui dure encore », affirme François Mitterrand dans Ma part de vérité.

En juin 1945, François Mitterrand va avoir une nouvelle occasion de rencontrer le général de Gaulle. A la tête d'un mouvement d'anciens prisonniers il participe à une manifestation de revendications qui se transforme en une marche contre le gouvernement. De Gaulle convoque Mitterrand qui est sommé de s'expliquer. Décidément les deux hommes ne s'apprécient guère :
« De Gaulle : - Qu'est ce que c'est que ça ? Du tapage sur la voie publique en temps de guerre alors que si les hostilités ont pris fin en Europe, elles se poursuivent en Extrême-Orient ! Vous savez ce que ça vaut ?
Mitterrand : - Mon Général, je n'approuve pas ces hommes, je les accompagne pour leur éviter de faire des bêtises.
De Gaulle : - Eh bien vous vous désolidarisez d'eux, vous allez me l'écrire, voilà un bout de papier, un coin de table, une plume, allez-y. »
François Mitterrand demande à réfléchir.
« De Gaulle : - Dans trois minutes, si vous n'avez rien écrit ni signé, vous sortirez de cette pièce et serez aussitôt mis en état d'arrestation.
Mitterrand signe. »

Mitterrand et De Gaulle
elections de 1965

En 1965 François Mitterrand est le candidat naturel de la gauche contre le héros de la France Libre à l'élection présidentielle. A la surprise générale, au premier tour, François Mitterrand contribue à mettre de Gaulle en ballottage avec 31,72 % des suffrages contre 44,64 % au candidat sortant (à droite). Au second tour, le candidat de l'extrême droite, maître Tixier-Vignancour (en bas), avocat de l'OAS, appelle à voter... François Mitterrand. L'homme pèse alors 5 % des voix que le candidat de gauche empoche sans état d'âme : « Je n'ai pas à trier les bulletins de vote qui se portent sur moi. » Les deux hommes se sont déjà retrouvés dans leur lutte contre le général de Gaulle. En 1962, François Mitterrand témoigne en faveur du chef de l'OAS, le général Salan, que défend Tixier­Vignancour. Ce jour-là, dans les couloirs du palais de justice, François Mitterrand serre la main d'un autre antigaulliste, Jean-Marie Le Pen...

Tixier-Vignancour
De Gaulle et mai 1968

En mai 1968, François Mitterrand croit son heure venue : « Le départ du général de Gaulle au lendemain du 16 juin, s'il ne se produit pas avant, provoquera naturellement la disparition du Premier ministre et de son gouvernement... Et qui sera le président de la République ? Le suffrage universel le dira. Mais d'ores et déjà, je vous l'annonce... je suis candidat. » Rendez ­vous raté. François Mitterrand a fait peur, de Gaulle se rétablit. Aux élections législatives de 1968, la gauche est balayée. La défaite est portée au crédit de François Mitterrand. Célébré quatre ans plus tôt, il est provisoirement disqualifié.

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De Gaulle après 1947