L'impressionnante logistique de ses crimes ...
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la maison de Landru

La logistique de ses crimes est impressionnante. Entre 1914 et le mois d'avril 1919, Landru loue successivement sept appartements à Paris et quatre en banlieue. Il ne les habite pas tous, certains lui servent seulement de boîte aux lettres. Ce remue-ménage lui est dicté par la nécessité de changer d'adresse après chacun de ses crimes.
Mais il n'est pas rare qu'il soit domicilié à deux adresses en même temps, ce qui lui permet de mener plusieurs aventures de front. Il dispose aussi de cinq garages, ateliers ou garde meubles: deux à Paris, trois en banlieue. A cela s'ajoutent les deux « sièges sociaux » de Vernouillet et Gambais. Il a enfin ouvert plusieurs boîtes dans diverses postes restantes publiques et privées, la plus active étant celle de l'agence Iris, 22 rue Saint-Augustin. La multiplicité des points de chute et le tourbillon de sa vie sentimentale se traduisent par une constante frénésie ambulatoire. A pied, en auto, à bicyclette, en autobus, en métro et en train, Landru a parcouru, durant ses quatre années de chasse, plusieurs milliers de kilomètres.

Landru

Tout au long de sa carrière d'escroc, il se présente sous plus de quatre-vingt-dix pseudonymes. Ses fiancées le connaissent sous le nom d'Émile Diard, de Cuchet, de Georges Frémyet, de Petit, de Forest, de Barzieux, de Lucien Guillet. Ces perpétuels changements d'identité le contraignent à un continuel travail de faussaire. La police a retrouvé dans ses archives plusieurs livrets de famille en blanc et c'est en permanence qu'il travaille sur deux ou trois fausses pièces d'état civil à la fois.

Pour ne pas s'égarer dans le labyrinthe de ses femmes, de ses mensonges et de ses personnalités d'emprunt, il aura fallu que Landru fût doué d'une mémoire prodigieuse et d'un pouvoir de dissimulation surhumain. Solidement installé dans cet édifice ludique, il mène à tous les niveaux plusieurs affaires de front: recrutement, séduction, exploitation, mise à mort, succession, service des familles des disparues... Entre deux missions sur le terrain, il s'attelle à ses fonctions de bureaucrate, rédige sa correspondance, confectionne des faux, dresse des bilans, tient à jour sa comptabilité au centime près et range ses documents dans des chemises confectionnées avec de vieux journaux par souci d'économie.
Jour après jour, il tisse ainsi la trame d'un ahurissant fonds d'archives qui permettra de retracer sa sanglante épopée jour par jour, heure par heure.

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