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Matériel et effectif
du service de santé

Le service de santé
de la Grande Armée

Cet aspect terrible de l'épopée impériale doit être regardé en face. même si la lecture de ces pages peut vous faire frémir... On a peine à imaginer, de nos jours, le manque dramatique de moyens du service de santé sous le Consulat et l'Empire. Un décret du 23 septembre 1800 et un arrêté du 2 novembre 1800 règlent bien le service de santé de I'Hôpital de la Garde des Consuls, établi dans le quartier du Gros-Caillou, mais il s'agit d'un établissement sédentaire, et qui plus est, réservé aux privilégiée de la Garde.
Nous allons voir dans quelles tristes conditions sont traités blessés et malades au cours des campagnes.

Des effectifs dérisoires

ambulance du premier empire
A seule fin de fixer les idées de façon sommaire, mais ô combien pariante, il faut rappeler qu'un arrêté du 18 vendémiaire An X(10 octobre 1801) fixe l'effectif total du service de santé à 844 hommes, dont 489 chirurgiens dans les corps. Quand on sait que 400 000 hommes (environ) sont, à cette époque, présents sous les drapeaux, on mesure l'ampleur du problème! Cet effectif ridicule ira en diminuant jusqu'en 1805, année à partir de laquelle il deviendra plus important, au fur et à mesure que se dérouleront les campagnes, mais si peu par rapport aux besoins! La Garde Impériale est privilégiée; un décret du 1er mai 1806 y crée cinq compagnies d'ouvriers d'administration qui comprennent chacune 100 infirmiers.
Avant l'entrée en campagne, le service de santé est sensiblement amélioré. Au 1er avril 1809. l'ambulance d'une division d'infanterie comprend 1 médecin, 6 chirurgiens, 4 pharmaciens et 4 employés. Le décret du 13 avril 1809 crée 10 compagnies d'infirmiers militaires -une par corps d'armée- avec un dépôt général à Paris; chaque compagnie est organisée en 4 sections de 24 hommes équipés de 12 brancards. Ils sont destinés à enlever les blessés du champ de bataille, à les escorter jusqu'au dépôt d'ambulance et durant les évacuations vers l'arrière.

Un matériel insuffisant

trousse de chirurgien du premier empire
Pour ce qui concerne le matériel, les dotations qualitatives et quantitatives sont insuffisantes. En 1805, avant la campagne d'Allemagne, le décret du 1er septembre 1805, définit la composition des caissons d'ambulance: chaque caisson doit contenir 2 matelas, 6 brancards de sangle, 1 caisse d'instruments de chirurgie, 50 kg de charpie, 100 kg de linge, une caisse de produits pharmaceutiques (agaric le chêne, vitriol blanc, cire blanche, colophane pulvérisée, eau de vie camphrée, acide acéteux, liqueur d'Hoffmann, laudanum liquide et alcali volatil).
En fait, on se débrouille le plus souvent avec les moyens du bord : à la veille d'Iéna, le célèbre Percy fait charger du linge sur une voiture fournie par la ville et fait préparer des attelles; les chirurgiens disposent d'une seule caisse d'instruments. La voiture du service de santé, tirée par quatre boeufs, transporte dix chirurgiens, des bagages et deux barriques de vin, fruit du pillage de la ville de Géra. Les effets d'ambulance arrivent peu à peu, mais ils sont presque tous avariés: portés sur de misérables chariots de paysans, ils ont en effet pris la pluie On peut apercevoir, au mers des ridelles, des béquilles et des jambes de bois, ce qui fait rire et murmurer la troupe.
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L'ambulance

Sous l'Empire, une ambulance, ou une antenne chirurgicale si l'on désire s'exprimer dans un langage plus moderne, ce n'est qu'un lieu, qu'importe sa nature, vers lequel les infirmiers ou les soldats amènent les blessés que l'on va faire souffrir encore en tentant de sauver leur vie, pour les transformer en de respectables infirmes.