Nous étions comme des animaux sauvages
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retraite de russie

Les instructions de l'Empereur sont claires : il faut que les troupes françaises reculent jusqu'à Vilna et s'y maintiennent. Car, pense-t-il, la ville peut devenir le centre d'un dispositif défensif renforcé par des forces fraîches et la levée en masse des Polonais. Mais à Vilna, toute défense se révèle impossible. « Jamais, se rappelle Barrau, on n'avait vu le froid si terrible : on crachait en l'air, on le reprenait sur la main tout glacé roulant comme une boule. [...] Il fallut partir de Vilna avec un désordre des plus complets, sans commandement et sans ordres. Chacun marchait à son gré, à chaque pas sur la route des hommes et des chevaux tombaient morts. Le moral était à son dernier degré. Nous étions comme des animaux sauvages, sans connaissance et sans égards pour personne, ni pour son père, ni pour son frère. On ne faisait que jurer et hurler sans se connaître. Nous avions tous la diarrhée. A cet effet, pour éviter de mettre culotte bas et pour ne pas rester avec la culotte à la main à cause du froid, on prit les moyens de la découdre par-derrière afin de pouvoir se soulager en marchant. On voyait de la fiente depuis les talons jusqu'à la ceinture. »

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La retraite de Russie