Quelques poignées de fanatiques s'obstinaient à tenir la grande mosquée. Des grenadiers durent l'envahir, baïonnette au canon. Longtemps, la lutte se poursuivit à l'intérieur de l'édifice, où des tireurs isolés faisaient feu des galeries supérieures. Il fallut grimper jusqu'aux balcons des minarets pour en débusquer les derniers. Ne voulant pas tomber vivants entre les mains de leurs ennemis, ceux-ci enjambèrent les balustrades et se précipitèrent dans le vide. On entendit le bruit mat de leurs corps venant s'écraser sur le sol.
A dix heures du soir, la révolte était écrasée. Elle avait coûté la vie à trois cents Français, parmi lesquels on comptait des savants, des ingénieurs et des officiers du plus grand mérite. Du côté des insurgés, le nombre des
victimes s'élevait à plusieurs milliers
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Bonaparte étendit son pardon à l'ensemble des habitants du Caire. Ceux-ci en furent d'autant plus étonnés qu'ils s'attendaient à subir des représailles terribles. Mais il se montra inexorable envers les pillards, les incendiaires et tous ceux qui avaient commis des crimes de sang.
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