Ils vivaient mieux que chez eux
rideau
femmes pendant la guerre 1914-1918

Mais c'est à Paris, que l'aviateur trouvait le cadre frivole le plus propice à ses exploits en dentelles. Paris, c'est Byzance C'était là que les médailles, les palmes et les croix, conquises en plein ciel, prenaient leur éclat véritable. Une médaille militaire qu'une femme n'a pas encore regardée, n'est qu'un colifichet pour spécialistes. Le 3 janvier 1917, Charles Nungesser, qui relève une nouvelle fois de blessures, fête sa première sortie chez Maxim's. Dès qu'il y pénètre, c'est un murmure d'admiration affectueuse.
Les conversations cessent et, lorsqu'elles reprennent, l'as surprend ces deux phrases échangées entre un soupeur et sa jolie cavalière : « Eh bien ! ma chère... Vous laissez refroidir votre homard... A quoi pensez-vous
- Je comptais les palmes de sa croix. »
La blessure, elle aussi, se magnifie sous les lustres de la capitale ou les frondaisons de ses boulevards. Lorsqu'elle est légère et peu visible, il arrive qu'on aide à la faire remarquer. Il y eut même, prétend-on, des cannes sans infirmité-et quelques rares écharpes sans bras cassés.
Et puis, les aviateurs étaient les seuls à avoir sauvegardé le confort de la civilisation dans la guerre. Pour nombre d'entre eux, le front c'était la vie de château, au sens figuré et au sens propre du terme. Ils vivaient mieux que chez eux, même s'ils mouraient beaucoup plus vite. Le général René Chambre le rapporte : « On savait qu'ils étaient bien logés près de leurs terrains, dans des villas et parfois des châteaux, qu'ils étaient bien nourris, qu'ils mangeaient dans des assiettes, avec des serviettes, comme en temps de paix, qu'ils couchaient dans de vrais lits, qu'ils portaient de ces belles bottes lacées et de ces beaux képis noirs ou bleu ciel qu'avaient popularisés les gravures de la Vie Parisienne. »

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