Les chars ... Une arme spéciale
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les chars en 1917... une arme spéciale

En trois mois, nous sommes cependant devenus une arme spéciale.
Nous avons un insigne : une salamandre. Puissions-nous, comme elle, jouer avec le feu.
Nous avons nos chansons. Il s'est levé des aèdes. Pellat, un lieutenant d'artillerie de quarante ans, qui nous apporte, du Ravitaillement, une âme héroïque et des yeux d'enfant, a composé un lied qui représente notre groupe comme le premier de tous.
Je trouve qu'il mange un peu trop notre gloire en herbe. On verra, on verra.
Nous avons nos bars. Car l'A.S. joue à l'aviation. Le « Grand Dubois », promu barman, a pour principal souci d'ouvrir son bar sur le champ de bataille, le soir de la première attaque.
Nous avons notre uniforme. C'est-à-dire une combinaison de mécanicien — qui recouvre, il est vrai, une profusion disparate de vareuses multicolores.

Ce fut avec un groupement Schneider, le premier groupement, que je gagnai le camp de Champlieu, en forêt de Compiègne, et que je pris avec le grade d'officier, véritablement, mon premier contact.
Au reste, l'arme est spéciale : beaucoup de cadres et peu de troupe. Un sous-lieutenant n'a que deux chars sous ses ordres. C'est-à-dire deux maréchaux des logis, deux brigadiers, dix hommes. Sur ces dix hommes, deux mécaniciens, supérieurs à leurs chefs dans le domaine de leur moteur, et ne l'ignorant pas.
Avec cela, l'existence particulière d'un camp à douze kilomètres de Crépy-en-Valois, d'une gare, du train de Paris.

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Les premiers Chars