Mswati III... Des vierges et des Mercedes
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A l'image de son voisin - et beau-frère le roi zoulou Goodwill Zwelithini, dont le train de vie somptuaire a amené le gouvernement de la province sud-africaine du Kwazoulou-Natal à réduire ses dépenses et à envisager de transformer ses palais en parcs à touristes, Mswati se vautre dans le luxe : fiestas fastueuses, villas sur les hauteurs de la capitale, Mbabane, et grosses berlines pour chacune de ses conjointes. Et pendant que Sa Majesté fait « zoom zoom zang dans sa Benz'», le Swaziland est exsangue : 65 % de la population vit sous le seuil de pauvreté, la liberté de la presse et le multipartisme restent fictifs. Pis, la mauvaise récolte prévue pour cette année menace de famine un tiers de la population

Face à l'ampleur de l'épidémie de sida, cette polygamie institutionnalisée est loin de donner le bon exemple. Surtout lorsque le vigoureux « Roi lion » est incapable de contrôler ses pulsions. Conscient des ravages de la maladie, déclarée « désastre national » (l'épidémie, pas la monarchie), Mswati avait édicté un « moratoire » de cinq ans sur l'hymen des pucelles swazies. En d'autres termes, abstinence obligatoire sous peine d'amende. Las, il n'aura pas fallu quelques semaines pour que le Casanova de la savane craque pour une mineure.

Aux confins de l'Afrique australe, entre le Mozambique et l'Afrique du Sud, demeure un des derniers royaumes « enchantés ». Une petite enclave grande comme quatre départements français,
le pays de quelque 1 million de Swazis, où règne sans partage le roi Mswati, troisième du nom. Le Swaziland possède deux records africains : c'est la dernière monarchie absolue du continent ; c'est le pays qui présente le plus fort taux de prévalence du virus du sida (plus d'un tiers de la population est séropositive). Une simple coïncidence... si ce n'étaient les lubies de l'Ubu local.
En effet, comme le veut la tradition, Mswati revendique la pratique de la polygamie à grande échelle en se fondant sur les performances de son monarque de géniteur, accablé par la légende de pas moins d'une centaine d'épouses — un poil moins dans la réalité.
Aux dernières nouvelles, à 39 ans, l'héritier de Sobhuza serait doté d'un harem de 13 amazones et d'une trentaine de descendants. La comptabilité stricte de ses exploits est difficile à établir puisque, chaque été, le roi peut se choisir une nouvelle fiancée parmi les milliers de jeunes filles aux seins dénudés qui dansent en son honneur, et celui de la reine mère, au cours de la cérémonie des Roseaux.

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