Princesse de sang
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Dès lors, tout s'expliquerait. Jeanne n'aurait été qu'un instrument politique utilisé pour combattre l'Anglais. Qui, dans l'entourage du roi, aurait eu l'intelligence, le cran. l'autorité et les moyens financiers de monter une opération aussi compliquée ? Seule Yolande d'Aragon, reine des quatre royaumes et belle-mère de Charles Vil répondrait à toutes ces exigences. C'est elle qui aurait vraisemblablement conçu « ce stratagème de l'envoyée du ciel » dont parle le pape Pie II. Quant à Jeanne, elle aurait joué son rôle avec une conviction qui forcerait l'admiration puisque, six siècles après ses exploits, l'histoire ne retiendrait que la légende.

Il paraît invraisemblable à Pierre Caze, et de nombreux historiens hétérodoxes que le roi Charles VII ait pu accueillir une humble fille venue des frontières et croire à une mission divine suggérée par les voix. Prosaïque et rationaliste, Cane suppose que Jeanne aurait été la fille d'Isabeau de Bavière et du duc Louis d'Orléans. A Chinon, la Pucelle se serait donc fait reconnaître par son demi-frère le roi, tout heureux de la traiter en princesse et de lui confier une armée. Un merveilleux de contes de fées remplace ainsi l'appel au prophétisme et au miracle qui n'est plus compris.
Cette théorie est une absolue nouveauté. Même les Bourguignons, qui en leur temps ont amplement critiqué la réputation de la Pucelle, n'ont jamais eu l'idée de mettre en question la légitimité de sa naissance. Si les bâtards princiers sont nombreux au XVe siècle, il n'est en effet pas question de les cacher dans un lointain village. Il faudrait aussi qu'Isabeau soit une reine adultère (les Bourguignons le disent quand elle ne suit pas leur politique ; redevenue leur alliée, elle est parfaite) et que Louis d'Orléans puisse tre le père. Certes, sa mauvaise réputation fiscale et sexuelle est avérée ; jamais assez de femmes, jamais assez d'argent.

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