La mort de Jackson galvanisa le mouvement
manifestation de noirs en 1965 aux USA

En janvier 1965, Martin Luther King lança une série de manifestations « déterminées, organisées, mobilisées » en Alabama. « Soyons prêts à aller en prison par milliers, assenait-il du haut de la chaire de Brown Chapel, l'église épiscopale méthodiste africaine de Selma. Nous ne nous mettons pas à genoux pour implorer le droit de vote, nous exigeons ce droit. »
Au début du mois de février, plus de 3 000 protestataires noirs de la région de Selma, dont des centaines d'écoliers, avaient séjourné en prison.
Annie Lee Cooper, une habitante de Selma de 53 ans, employée d'un motel, osa tenir tête au shérif sur les marches du tribunal. « Personne n'a les jetons, par ici », lança-t-elle à Clark. Celui-ci la poussa sans ménagement, la faisant chanceler. Elle répliqua par un coup de poing porté en plein visage. Les adjoints la plaquèrent au sol, tandis que Clark s'acharnait sur elle à coups de matraque. « Il la frappait si fort, se souvient John Lewis, l'un des dirigeants du SNCC, aujourd'hui député de Géorgie au Congrès, que l'on entendait les coups jusqu'au bas des escaliers. »
Couverte de sang et de contusions, Annie fut incarcérée.
« Nous évitions de manifester après la nuit tombée, me dit John Lewis. C'était trop dangereux. » Ces craintes étaient fondées. Au soir du 18 février, dans la ville voisine de Marion, les manifestants essuyèrent une pluie de coups de matraque. Plusieurs furent hospitalisés et l'un d'eux, Jimmie Lee Jackson, agressé alors qu'il tentait de protéger sa mère, succomba à ses blessures. La mort de Jackson galvanisa le mouvement à Selma...

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