Sinistre ballet de matraques
matraquage manifestants noirs aux USA

Dimanche 7 mars, menés par John Lewis et Hosea Williams, du SCLC, des centaines de manifestants se mettent en route pour une marche de 87 km. Au pont Edmund Pettus les attend un comité d'accueil constitué des forces de l'ordre envoyées par le gouverneur George Wallace, flanquées de Jim Clark et de ses hommes.
Un ordre de dispersion est lancé, mais les manifestants refusent de s'y soumettre. Les policiers commencent alors à avancer et les sbires de Clark, dont certains sont à cheval, chargent la foule. Le déluge de gaz lacrymogène, de coups de fouet et de matraque laisse plusieurs manifestants sur le carreau, tandis que les autres fuient pour sauver leur peau. Ironie du sort, une manifestation non violente vient de dégénérer en « dimanche rouge » — Bloody Sunday, comme on l'appelera plus tard aux États-Unis.
Grâce à la télévision, les images de ce sinistre ballet de matraques font irruption dans tous les foyers du pays et bouleversent les Américains. George Wallace lui-même reproche leur conduite à ses hommes. Des centaines de citoyens originaires d'autres États, dont 450 hommes d'église, religieuses et rabbins — tous Blancs —, convergent vers Selma pour apporter leur soutien à la campagne des droits civiques.
Une nouvelle marche est alors envisagée. En dépit de l'injonction du juge fédéral interdisant toute manifestation, 2 000 personnes, Martin Luther King en tête, se présentent sur le pont Pettus, le mardi 9 mars. Un nouveau barrage les attend. Sur l'ordre du pasteur King, les manifestants rebroussent chemin sans subir de violence.

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