La ville de Selma
segregation raciale
inscription des noirs sur les listes electorales

En ce temps-là, Selma n'était qu'une petite ville du Sud de 28 000 habitants, où les écoles, les logements, les emplois, les théâtres ou les piscines fonctionnaient sous le signe de la ségrégation. Comme des millions de leurs semblables, dans cette partie des États-Unis, les Noirs de Selma étaient privés du droit de vote par le truchement de taxes électorales, de tests d'aptitude à lire ou à écrire et autres mesures d'intimidation. Dans le comté de Dallas, auquel la ville était rattachée, plus de la moitié de la population en âge de voter était noire. Or, 2 % de ces habitants figuraient sur les listes.
En 1964, durant « l'Été de la Liberté », comme l'appelèrent les activistes, un vaste mouvement de protestation mis sur pied à la fois par des Noirs et des Blancs se leva dans les États du Sud pour mettre un terme à la ségrégation raciale et garantir à tous le droit de vote.
Les ségrégationnistes blancs y opposèrent une résistance acharnée, allant jusqu'à tuer des militants et à incendier des églises de la communauté noire. À Selma, comme presque partout ailleurs, c'était la population entière qui oeuvrait en faveur de l'inscription des futurs électeurs. Cette action était menée par la Dallas County Voters League (DCVL), une organisation qui était chargée, notamment, d'encourager les Noirs à s'inscrire sur les listes électorales. Elle avait le soutien du Student Nonviolent Coordinating Committee (SNCC), un mouvement né en 1960 de l'occupation par les Noirs des restaurants qui refusaient de les servir.
Cependant, au tribunal régional, dont les bureaux d'inscription n'ouvraient que deux jours par mois, les citoyens de couleur se voyaient systématiquement refoulés par Jim Clark, le shérif, et ses adjoints. La DCVL fit alors appel à Martin Luther King, l'influent et charismatique président de la Conférence des leaders chrétiens du Sud (SCLC).

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