Les émeutes de 1953
emeutes en RDA en 1953
check point mur de berlin

Peu à peu, il va devenir pratiquement impossible de franchir sans un laissez-passer la frontière qui, sur 1 381 kilomètres, sépare les zones orientale et occidentale. D'ordre d'Ulbricht, de part et d'autre d'un no man 's land de cinq kilomètres de profondeur, la police des frontières fait en sorte de rendre tout passage clandestin impossible par l'installation de projecteurs camouflés et couverts, de barrières et d'installations techniques pour tours de guet, de grillages et obstacles de barbelés, de fils piégés, etc. . La même directive ordonne d'effectuer les contrôles de jour et de nuit sans avertissement préalable.
Il n'est plus désormais possible de passer de l'Est à l'Ouest ailleurs qu'à Berlin où la liberté de mouvement demeure garantie par les quatre puissances occupantes. Certes on voit des Vopos aux points de passage entre la zone soviétique et les zones occidentales ; parfois aussi des douaniers. Pratiquement ils n'exercent qu'un contrôle symbolique. Tout Allemand de l'Est, arrivé à Berlin-Est, peut librement se rendre dans un des secteurs occidentaux et, de là, gagner n'importe quel point de la République fédérale. C'est donc par Berlin que se poursuit l'hémorragie.

Le 17 juin 1953, des émeutes éclatent dans toute l'Allemagne de l'Est. Des émeutes populaires et c'est là l'inquiétant. Ce sont des ouvriers qui, dans tous les centres industriels, dans toutes les grandes villes, mettent à sac les bureaux du Parti, brûlent des archives, molestent des fonctionnaires communistes. Presque partout on ouvre les prisons, on libère des détenus incarcérés pour raisons politiques. On voit même les polices locales collaborer avec les émeutiers.
A Berlin-Est, la tentative insurrectionnelle est plus violente qu'ailleurs.
Dans le bâtiment du Comité central assiégé, « Vieille Barbe à pointe » ronge son frein. Puisque sa propre police est débordée, il ne lui reste qu'une solution : faire appel aux troupes soviétiques. Celles-ci ne se font pas prier et écrasent le soulèvement dans le sang. D'un espoir vite éteint, va découler un bilan tragique : 267 morts, 1 071 blessés '.
Conséquence évidente des événements de juin, le courant d'émigration vers l'Ouest fait un bond en avant.

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