Passer par le métro
le mur de berlin

Du 10 au 16 juin, dans les camps de réfugiés de l'Ouest, on accueille 4 770 personnes. Près de la moitié des nouveaux arrivants ont moins de vingt-cinq ans. La semaine suivante, on enregistre 4 169 réfugiés supplémentaires. Pendant tout le mois de juillet, la moyenne journalière dépasse le millier.
Le plus grand nombre se rend à Berlin-Ouest par le S-Bahn (le métro). Longtemps, on n'y a pratiqué que de rares contrôles. En juillet, à la station Friedrichstrasse — dernier arrêt avant de passer à l'Ouest -- les Vopos commencent à monter systématiquement dans les rames pour faire descendre les voyageurs qui transportent des sacs importants ou des valises. Chaque bagage est soigneusement ouvert et, si le contenu ne correspond pas à la durée du séjour à Berlin-Ouest annoncée par le propriétaire, celui-ci est impitoyablement refoulé. Quand il rentrera chez lui, un rapport l'aura précédé. Dorénavant, la police le tiendra à l'oeil. Avant longtemps, il ne lui sera plus possible de renouveler une autre tentative.
Ceux qui parviennent à passer au travers du filet continuent leur voyage dans le S-Bahn. Dès qu'ils voient apparaître l'inscription Lehrter Bahnhof — première gare en secteur occidental — ils sont sauvés. Presque à chaque voyage, on assiste à des scènes bouleversantes : des hommes et des femmes tombent dans les bras l'un de l'autre, des cris de joie s'élèvent, les rires se mêlent aux larmes.
La première semaine d'août, la moyenne journalière des réfugiés passe à 1 100 par jour.

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