Massacre de civils
massacre de Nankin

Les multiples témoignages sur ces terribles journées donnent le tournis, et offrent d'abord l'image d'atrocités tous azimuts, sans logique ni projet autre qu'une terrorisation totale de la population dans son ensemble. Qu'on examine, parmi bien d'autres exemples possibles, un fragment du journal du révérend américain John G. Magee, président de la section de Nankin de la Croix-Rouge, à la date du 22 décembre :
« Quels spectacles j'ai vus aujourd'hui à l'hôpital de la tour du Tambour ! Le cadavre d'un petit garçon, âgé de sept ans, dont l'abdomen avait été transpercé quatre ou cinq fois à la baïonnette, et que nous ne parvînmes pas à sauver. À nouveau une femme, de dix-neuf ans, enceinte de six mois (de son premier enfant) et qui résista à son viol. Elle fut poignardée environ sept fois au visage et huit fois aux jambes", et elle a aussi une entaille profonde d'environ 5 cm à l'abdomen. C'est elle qui lui fit perdre son bébé. On la sauvera.
J'ai vu une petite fille de dix ans qui regardait l'entrée des soldats japonais avec son père et sa mère près d'un abri dans notre Zone refuge. Les militaires tuèrent ses parents et lui infligèrent une horrible blessure au coude qui l'estropiera à vie. Une autre femme, employée par l'International Export Company, était dans une maison de Hsiakwan quand les soldats entrèrent. Ils tuèrent tous les autres occupants, sans raison, et lui donnèrent au cou un terrible coup de baïonnette, probablement dans l'intention de la tuer. L'incroyable est qu'elle soit toujours en vie, quoique le Dr Wilson dise qu'elle ne pourra plus se servir d'une jambe et d'un bras (elle est morte ensuite). Un autre, un paysan, fut entraîné avec beaucoup d'autres, et abattu à la mitrailleuse comme tant de milliers de civils le furent, mais il ne mourut pas. Le docteur me dit cependant hier qu'il ne survivrait pas. »

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