Destruction du vieux port de Marseille ...
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le vieux Marseille
Marseille en 1943
Le 3 janvier 1943, dans ce quartier populeux, un attentat a eu lieu contre une maison de tolérance fréquentée par les hommes de la Wehrmacht. Plusieurs blessés et plusieurs morts, tant d'ailleurs français qu'allemands. Un rapport, exagérant de façon extraordinaire l'importance de ce fait divers, est envoyé à Hitler par les autorités allemandes locales. Hitler, du coup, entre en transe et intervient directement auprès de Himmler en lui disant :
La ville de Marseille est un repaire de bandits. Cela a existé de tout temps; mais, aujourd'hui, c'est l'Allemagne qui en supporte les conséquences. Il n'y a qu'une mesure à prendre : d'après les renseignements qu'i me sont donnés, tous les bandits sont concentrés dans le quartier du Vieux-Port. On me signale qu'un grand nombre de déserteurs allemands y sont cachés. Il n'y a donc qu'une solution : je donne l'ordre de raser tout le Vieux-Port.
Himmler, recevant cet ordre, alerte Oberg et lui reproche de ne pas faire son devoir : comment ne savait-il pas ce que le Führer a signalé ? Il menace de le limoger s'il n'exécute pas immédiatement les instructions de Hitler.
destruction de Marseille en 1943
Destruction du vieux Marseille
Ainsi mis en cause, Oberg se précipite à Marseille. Le 13, il tient une réunion avec Bousquet, secrétaire général de la Police française, et Lemoine, préfet régional. Il les informe que la police allemande va se charger elle-même de l'opération. Elle doit encercler tout le 1er arrondissement de la ville. Toute résistance sera brisée avec des tanks. 50 000 Marseillais doivent être envoyés dans des camps de concentration. Après quoi, le Génie allemand fera sauter tous les immeubles, laissant au gouvernement français le soin d'indemniser les propriétaires des maisons sinistrées.
Bousquet et Lemoine luttent pied à pied pour éviter un tel drame. Tout ce qu'ils peuvent obtenir, c'est que la police française se substitue à l'allemande, et que l'opération ait lieu d'après les plans qu'ils auront établis eux-mêmes.
Le 24 janvier 1943, le périmètre dé­truit est inférieur à celui qu'avaient fixé les Allemands. Le nombre de victimes est réduit à 20 000. Bousquet et Lemoine obtiennent qu'une partie soit envoyée à Fréjus, dans un camp de concentration français, au lieu que la totalité soit dirigée à Compiègne, sous la surveillance allemande. Enfin, l'indemnisation sera payée sur les frais d'occupation.
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