Vol d'oeuvres d'art par les Allemands ...
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vol d'oeuvres d'art par les nazis
Hitler rêvait d'établir le plus beau musée du monde à Linz, en Haute-Autriche, où il avait passé son enfance. Alfred Rosenberg fut chargé d'organiser la réquisition de toutes les oeuvres d'art intéressantes dans les territoires occupés.
Un décret de Keitel du 15 juillet 1940, valable pour tous les pays occupés, commença par immobiliser les grandes collections : « Il est interdit de déplacer les oeuvres d'art mobiles de l'endroit qu'elles occupent... Les oeuvres d'art dont la valeur dépasse 100 000 francs doivent être déclarées par écrit par leurs propriétaires ou gardiens, avant le 15 août 1940, à l'autorité militaire compétente. »
Comme il voulait prendre des gants avec Vichy et ne pas trop heurter les Français, Hitler limita le pillage aux grandes collections juives. Quant aux oeuvres d'art appartenant à des non-juifs, il disposait d'un change suffisamment avantageux pour se permettre des achats massifs.
collection Rothschild
Une grande partie de la collection Rothschild était réfugiée à Château-Laffite et Château-Mouton-Rothschild. Elle était estimée en 1940 à près de 2 milliards de francs (soit environ 400 millions de francs 1969). Elle fut déménagée en octobre et transférée au Louvre et au Jeu de paume où seront rassemblées aussi les plus célèbres collections juives (David Weill, Selig­mann, Veil-Picard, etc.).
Un recensement effectué en juillet 1944 évaluera à près de 22 000 les oeuvres d'art saisies appartenant à des Juifs (peintures, meubles, tapisseries).
Parmi elles, 4000 étaient la propriété des Rothschild. Ces derniers, heureusement, avaient pu faire passer des tableaux en Espagne ou dans des caches qui ne furent pas découvertes. C'est ainsi que des tableaux demeurèrent pendant toute la guerre derrière une bibliothèque au 23, rue de Marigny où résida le commandant de la Luftwaffe et où Goering vint plusieurs fois.
vol d'oeuvres d'art par Goering
La plupart des oeuvres furent transportées en Allemagne. On sait que Goering, grand amateur d'art, venait faire lui-même son choix à Paris. On le vit six fois au Jeu de paume. Il priva Hitler d'un bon nombre de chefs-d'oeuvre. L'ordre de priorité théorique était le suivant : Hitler, Goering, le service Rosenberg, les musées allemands. Ce qui restait était vendu aux enchères.
Goering reçut en particulier au Karinhall, sans qu'Hitler le sût, une Vénus de Boucher, Atalante et Méléagre de Rubens, une Vénus de Cranach l'Ancien. Le 5 février 1941 furent envoyés à Linz : quarante tableaux dont un Rembrandt, deux Goya, un Vermeer, trois Boucher, deux Watteau, deux Fragonard, un Gainsborough (le portrait de lady Hibbert). Les trois quarts de ce lot appartenaient aux Rothschild.
Le gouvernement de Vichy protesta contre ces pillages car il était entendu (loi du 23 juil­let 1940) que les biens des Juifs séquestrés seraient vendus au bénéfice du Secours national. Les Allemands répondirent (Rosenberg sans doute) que « le gouvernement français n'a aucun droit de protester contre les mesures que le Reich en sa qualité de vainqueur applique contre les Juifs ».
Il faut rendre ici hommage à une Française, Rose Valland qui, au Jeu de paume, réussit avec beaucoup de courage et d'habileté, en falsifiant les inventaires ou en intervertissant des tableaux, à sauver de nombreuses oeuvres de valeur.
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Oppression er pillages