Le troc ...
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Le troc, aux lois mouvantes, naît avec les premières restrictions. Un chroniqueur de la Petite Gironde en révèle les mystères à ses lecteurs, le 26 septembre 1940 :
Ma voisine, de retour de son voyage stratégique en Dordogne, a retiré 20 litres d'essence de sa voiture, vouée désormais au repos. 20 litres d'essence, c'est pour l'instant, une valeur-or, une petite fortune !
II est naturellement facile de trouver un acquéreur. Vendre de l'essence, vous plaisantez, c'est une monnaie d'échange trop précieuse ; j' aurai, en la divisant en plusieurs lots, des pôles, du beurre et ces merveilleuses denrées que sont le café et le sel !
Dans ces négociations ténébreuses, il doit y avoir, pensez-vous, quelques cours réglant les échanges ?
Détrompez-vous. Les cours s'établissent suivant la rareté momentanée des denrées en cause.
Cependant, les statisticiens essaient de saisir sur le vif, et de fixer pour la postérité, le cours de ces échanges. Ils ont entendu parler de ce négociant en vins de Sète qui expédie des fûts à Pau et les récupère lestés de jambon, de lard, d'avoine, de pommes de terre ; ils relèvent dans le journal de l'Indre, le Département, cette annonce significative : Echangerais belles oies contre poste T.S.F. avec ondes courtes. Ils savent que, dans le Puy-de-Dôme, on obtient un kilo de beurre avec deux kilos de sucre ou quatre paquets de cigarettes, un porc avec un costume, que l'on paie le menuisier, le maréchal-ferrant en lait, beurre, oeufs.
Mais, un jour ou l'autre, les ressources officielles, comme celles du troc, ne suffisent plus et les Français, tous les Français, riches ou pauvres, font connaissance avec le marché noir.
le troc sous l'occupation
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