Les Allemands encerclent le plateau
rideau
maquis dans le Vercors
maquisards en 1944
A la nuit, après que quatre autres F.F.I. sont tombés sous des balles ou des grenades allemandes, les assiégés décident de sortir coûte que coûte. Un quart d'heure de préparatifs. Une longue minute de recueillement (levant les cinq cadavres, qu'il faudra abandonner. Puis c'est la ruée en masse, la galopade effrénée le long (le la pente, parmi les rochers.
Les Allemands surpris lancent (les fusées éclairantes. Mais le brouillard en absorbe la lueur. Dix minutes plus tard, les dix-huit combattants partis de la grotte se retrouvent sains et saufs dans le fond (lu défilé, sans comprendre pourquoi ils sont encore vivants.

La nuit arrive, malheureusement éclairée par un clair de lune. Vers 23 heures, pour voir si la sortie est possible et si l'Allemand est à l'affût, on lance quelques cailloux, évoquant un bruit de pas à travers les éboulis. La ripôste est immédiate : fusées éclairantes, rafales de fusils-mitrailleurs, grenades projetées devant l'entrée depuis le haut de la falaise. Il est impossible de sortir.
Le lendemain matin, après une nuit sans sommeil ni nourriture, les deux camps se sont retranchés : un maquisard, Gilbert Galland, a mis un fusil-mitrailleur en position devant l'entrée.
De leur côté,. les Allemands ont installé un mortier. Celui-ci tire deux obus, presque à bout portant : Galland tombe sur son F.M. qui a le canon tordu.
Plus aucun espoir de sortir. Les assiégés allument un petit feu et y jettent toutes les photos des êtres chers qu'ils ne pensent plus revoir : « Ce fut peut-être là », dit un survivant, « le moment le plus pénible de ce siège infernal. »
Deux ou trois fois dans la matinée, les Allemands tentent l'assaut : réussissant à s'approcher de la grotte, ils jettent des grenades à l'intérieur. L'une éclate, causant quelques blessures légères ; les autres leur sont renvoyées.
Changeant alors de tactique, les ennemis, du haut de la falaise, font descendre une corde au-dessus de l'entrée ; ils y ont attaché un pétard de mélinite qui doit éclater devant l'orifice.
Une première fois, par surprise, l'engin saute, causant seulement quelques dégâts. Les fois suivantes, un homme armé d'un couteau coupe la ficelle et jette le pétard dehors. Déçus par ces premiers essais, les Allemands inventent un moyen encore plus terrible. Ils laissent descendre une grosse boîte de 5 kilogs de mélinite. Quand elle arrive devant le trou, un homme s'élance pour couper la corde. Au même moment, la boîte dont la mèche fume rapidement est remontée, puis redescendue.
L'homme n'a que le temps de se coucher. Une détonation formidable ébranle la grotte : des morceaux de rocher volent en éclats. Les tympans des combattants n'ont pas résisté et la plupart n'entendent plus. Pas (le blessés graves, des écorchures, mais une impression d'angoisse et une sensation d'aphyxie.

Les derniers moments du Vercors se déroulent dans l'attente de la force aéroportée. Le 19 juillet, le plateau est encerclé par deux divisions allemandes, soit environ 20.000 hommes. Méthodiquement, ils vont donner l'assaut à la citadelle naturelle, dont la garnison armée a un effectif six fois moindre.
Tout d'abord, les Allemands s'assurent des « pas » qui permettent de traverser la falaise. Ces brèches sont gardées par de petits groupes isolés de maquisards qui seront réduits un par un, après des résistances héroïques : un des épisodes les plus glorieux se passe au Pas de l'Aiguille.
Le Pas de l'Aiguille est un défilé par où coule un ruisseau d'eau tiède, auprès (lu-quel une cabane au toit de tôle constitue un abri précaire.
Deux grottes : l'une peu profonde avec un immense orifice sert de réserve pour le ravitaillement. L'autre est plus habitable : son entrée est peu visible. Un groupe de 18 hommes, 2 lieutenants, 3 adjudants s'y installera pour résister à l'attaque des troupes ennemies.
Le 21, des vagues d'assaut montent vers l'anfractuosité. Fauchées par des tirs de fusils-mitrailleurs, de fusils et par des jets de grenades, elles s'enfuient laissant des cadavres devant le creux.
Malgré ce premier succès, la situation des maquisards est désespérée. Ils ont le choix entre se faire tuer dans la grotte ou en sortir sous le feu ennemi dès que l'obscurité le permettra.

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