Rouen bombardée ...
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Rouen en 1944
Ce 19 avril 1944, les Rouennais dorment paisiblement quand le grondement des avions emplit le ciel. Et la ville est illuminée tout à coup de centaines de fusées éclairantes. Les projecteurs trouent la nuit, la D.C.A. se déchaîne, les premières bombes tombent et seulement alors les sirènes mugissent.
La défense passive, qui monte une garde attentive à quelques kilomètres de la ville, a dû croire que, cette fois encore, Rouen serait épargné, que les bombardiers iraient plus loin se débarrasser de leur fardeau meurtrier. Pourtant, c'est bien Rouen qui est visé, et les habitants apprennent les gestes qu'ont déjà faits maintes fois les Havrais, les Nantais, les Brestois au cours de ces derniers mois.
On rassemble en hâte ce qu'il y a de plus précieux, de plus utile; on emporte les enfants pleurant, effrayés par cette agitation nocturne; et c'est la ruée vers les abris, les caves, tout ce qui présente un semblant de sécurité.
Rouen bombardee en 1944
Les bombes éclatent, les incendies s'allument tandis que des escadrilles anglaises survolent la ville en trois parcours parallèles par vagues successives. A 0 h 58 tout est fini. Le grondement des avions dimi­nue. La fin de l'alerte sonne à 1 h 38.
Du nuage de fumée et de poussière qui recouvre la ville et que le vent dissipe peu à peu surgissent les ruines et l'on mesure l'étendue du désastre. La salle des pas perdus du palais de justice, l'hôtel de ville, le lycée, la Chambre des comptes, la cathédrale enfin qui a perdu ses grandes orgues, ses stalles gothiques, sa chaire, ses chapelles latérales. Endommagé aussi le Théâtre Français qui ce soir-là avait fait salle comble avec Cécile Sorel à l'affiche.
Les 6 000 bombes larguées sur la ré­gion ont fait 20 000 sinistrés, 814 morts.
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