Feuillets de L’Ami du peuple tachés du sang de Marat
Il est de nombreuses reliques, témoins supposés d’événements historiques, dont on recherche les preuves d’authenticité, tout en craignant qu’elles n’aient été forgées depuis. Pourtant, il y a lieu de croire véritables ces feuillets de L’Ami du peuple tachés du sang de Marat. Ils entrent très tôt en possession de Nicolas-François Maurin (1765-1848), de la main même d’un témoin direct, Albertine Marat. Détenteur jusqu’en 1844 d’une importante collection d’objets et d’archives de la Révolution française. Elles sont rachetées ensuite par le comte de la Bédoyère, grand collectionneur de la période révolutionnaire également, qui s’en sépare au profit du libraire François Noël Thibault, lui-même les confiant à son fils, Anatole France.
En 1864, ce dernier les cède au baron Eugène de Vinck, pour alimenter sa collection de pièces sur la Révolution; les feuillets entrent finalement au Cabinet des estampes de la Bibliothèque nationale avec la collection donnée par son fils, Carl de Vinck, en 1906. Un siècle plus tard, fin 2015, des analyses biologiques ont été menées sur les taches, mais elles n’ont pas abouti. Le voile n’est donc pas encore levé sur ce mystérieux témoin de l’histoire de notre pays...