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La passion des romains pour les courses de chars

Les premières stars du sport...
Si les courses de chars connaissent une popularité égale au football de nos jours, l'organisation n'est pas sans rappeler la formule 1, avec ses écuries, ses pilotes vedettes, ses transferts...

Les cochers... des vedettes adulées dans la Rome antique

cochers de course de chars
Les cochers se recrutaient principalement parmi les esclaves et, de leurs succès, ils espéraient l'affranchissement. Malgré cette origine, ils n'étaient pas frappés d'infamie par la société, comme les acteurs ou les gladiateurs. Les foules au contraire les adulaient et beaucoup d'empereurs, Caligula, Néron, Commode, Caracalla, ne dédaignèrent pas de participer comme auriges à des courses de chars. Les récompenses des vainqueurs, outre les palmes et les couronnes honorifiques, consistaient en importantes sommes d'argent.
Aux plus célèbres des auriges on élevait même des statues. On appelait « miliarius » le cocher qui avait remporté plus de mille victoires. Voici l'inscription funéraire de l'un d'entre eux, relevée sur une table de marbre trouvée à Rome : 4 257 courses dont 1 462 victoires. Caius Appuleius Dioclès, cocher de la faction des Rouges, originaire de la Lusitanie espagnole, âgé de 42 ans, 7 mois, 23 jours. Il courut sa première course dans la faction des Blancs, sous le consulat d'Acilius Aviola et de Corellius Pansa. Il remporta sa première victoire dans la même faction sous le consulat de M. Aciulius Glabrio et de Gaius Bellicius Torquatus. Il courut pour la première fois dans la faction des Verts sous le consulat de Torquatus Asprenas et d'Annius Libro... Au total, il conduisit des chars durant 24 ans, il participa à 4 257 courses et remporta 1 462 victoires, dont 1 064 dans des courses simples, 347 dans des courses doubles et 51 dans des courses triples . Il gagna au total 35 863 120 sesterces...

Les premières stars du monde

Un bon cocher doit savoir diriger un char à deux ou quatre (parfois six) chevaux, apprendre à passer au plus près des bornes placées aux deux extrémités de la spin (mur central de l'arène) et à prévoir la chute de son char pour couper à temps, avec le couteau porté à sa ceinture, les rênes enroulées autour de son corps.
Le sportif vedette, c'est donc le cocher et plus spécialement le conducteur de quadriges, de chars attelés à quatre chevaux, celui qu'on appelle en latin d'un mot expressif agitator. Ces courses de quadriges sont l'équivalent de notre première division en football, ou mieux de la formule 1, dans un autre domaine. Ces cochers vedettes, et qui se conduisent parfois dans la ville comme nos stars du show business, gagnent des sommes fantastiques, des millions de sesterces, ce qui fait hurler certains écrivains un peu jaloux comme Juvénal ou Martial. Ils sont aussi l'objet de transferts, changeant fréquemment de faction au cours de leur carrière.
Il faut dire que cette popularité et ces gains sont à la mesure des risques encourus: ces courses de galop (et non de trot comme aujourd'hui !) voient le cocher debout sur une caisse des plus légères et qui se renverse souvent, en particulier au passage des bornes qu'il faut serrer de près pour ne pas perdre de temps. Ce peut être alors le « naufrage » : l'agitator romain qui a les guides nouées autour de la taille n'a qu'un instant pour couper ce lien mortel avec le couteau qui est toujours passé dans son corset de cuir, sous peine d'être traîné et ballotté sur le sol avec l'issue que l'on peut deviner.
Les jeux du cirque ne sont certes pas les combats de gladiateurs, comme on le croit trop souvent et qui, eux, se déroulent sous l'Empire à l'amphithéâtre, mais ils se terminent souvent de façon dramatique: le film Ben Hur ne donnait finalement pas une si mauvaise idée du plus grand spectacle sportif de l'Antiquité.

Massacre dans l'Hippodrome

A Byzance, les factions des Verts et des Bleus ne sont pas seulement des sociétés de courses, ce sont de véritables partis jouissant d'une organisation politique et militaire, regroupant la population de la ville dans des milices armées, par lesquelles elles pouvaient influer sur les affaires publiques. Le cirque devint ainsi le seul endroit où le peuple, qui conservait un vieil instinct démocratique, put encore faire entendre sa voix à l'empereur. Justinien allait en faire l'amère expérience.
Son épouse, l'énergique impératrice Théodora, n'avait cessé depuis son avènement de soutenir les Bleus contre les Verts. Les premiers, assurés de l'impunité, commettaient les pires excès contre leurs rivaux qui s'organisèrent et rendirent bientôt coup pour coup. Un véritable climat de guerre civile s'installa à Constantinople. Une étincelle allait mettre le feu aux poudres.
Le 11 janvier 532, un dimanche, des courses de chars avaient lieu à l'Hippodrome. Justinien et Théodora avec toute leur Cour, y assistaient. Les supporters des Verts se mirent à insulter l'empereur qu'ils accusèrent de laisser les Bleus impunis, puis, en masse, ils quittèrent les gradins (suprême injure) et se répandirent dans la ville.
Justinien fit exécuter quelques meneurs appartenant aux deux partis. La colère populaire ne s'apaisa pas. Le 13 janvier à nouveau, au cours d'une réunion à l'Hippodrome, les hommes des deux factions réunis cette fois contre l'empereur, exigèrent de lui des mesures de clémence ; ne les obtenant pas, ils se ruèrent dans les rues au cri de « Nika » (Victoire) et se mirent à incendier les palais et à massacrer soldats et fonctionnaires.
Le 14 janvier, affolé, Justinien céda ; mais il était trop tard, la révolte devenait une révolution. Le 15, la basilique de Sainte-Sophie, le Sénat, le Palais impérial brûlèrent et durant trois jours l'incendie fit rage. Le 18, la ville était en flammes; le peuple se réunit à nouveau dans l'Hippodrome et couronna un autre empereur, Hypatios, d'une famille jadis détrônée par Justinien et favorable aux Verts. L'empereur voulait s'enfuir par la mer ; Théodora seule fit montre de courage et conseilla de tenter une ultime résistance.
La Cour soudoya les chefs du parti bleu pour les détacher des Verts. Avec leur aide, les soldats du général Bélisaire cernèrent l'Hippodrome où ils massacrèrent les insurgés qui y étaient rassemblés. Le soir de cette tuerie, plus de 30 000 cadavres jonchaient le sol sanglant du cirque. Quelques jours plus tard Justinien faisait exécuter le malheureux Hypatios.
La sédition « Nika », ne mit pas fin aux spectacles de l'Hippodrome. Les courses de chars eurent encore lieu à Byzance durant de longs siècles. C'est seulement la prise de Constantinople par les Croisés, en 1204, qui mit un terme à cette tradition. L'empire byzantin restauré fut incapable, faute de moyens, de renouer avec elle et dans les ruines de l'Hippodrome déserté, on n'entendit plus les cris des spectateurs encourager les factions.

Le peuple était pour les verts

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Sous l'Empire, quatre factions principales étaient représentées : les Blancs (albata), les Bleus (veneta), les Verts (prasina) et les Rouges (russata). Un empereur créa bien deux autres factions, la Pourpre et la Dorée, mais elles n'eurent qu'une existence éphémère.
Les Blancs apparurent sous Auguste, les Verts quelques années plus tard ; mais à partir du Ille siècle, les Verts absorbèrent les Blancs et les Rouges fusionnèrent avec les Bleus. Les Verts et les Bleus gardèrent la prééminence et dès lors, toute la population romaine, de l'Empereur au dernier des esclaves, se passionna pour l'une ou l'autre et paria sur ses couleurs. Dans l'Empire on fut pour les Verts (prasinianus) ou pour les Bleus (venetianus) mais ces groupes de supporters avaient aussi une certaine colora­tion politique.
Chaque couleur avait été adoptée par une classe sociale : le peuple était pour les Verts, le Sénat et l'aristocratie s'identifiaient plutôt aux Bleus. On vit les empereurs les plus démocratiques, comme Néron, Domitien ou Commode soutenir les Verts, alors qu'un empereur plus traditionaliste, Vitellius, n'hésitait pas à faire exécuter les Verts coupables d'avoir conspué des Bleus.
Il ne faut pas confondre le cirque et l'amphithéâtre. Le cirque est essentiellement le domaine des courses de chevaux ; à l'amphithéâtre ont lieu les combats de gladiateurs.
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Les dérives des J.O.
Les Jeux olympiques, célébrés pour la première fois en 776 avant notre ère, n'étaient pas disputés par des athlètes animés du seul désir d'égaler les dieux. Ces purs «amateurs» n'avaient qu'un souci, gagner, et cela dans tous les sens du terme. Car lorsqu'ils revenaient dans leur cité, les vainqueurs touchaient des sommes importantes. Et tout cela s'accompagnait d'avantages matériels, comme le fait d'être nourri par la cité jusqu'à leur mort.