L'affaire Salengro...
rideau
Le 18 novembre 1936. Roqer Salenqro se suicide au gaz dans son appartement de Lille, ville dont il était maire. Depuis l’été. Le ministre de l’Intérieur l’objet d’attaques incessantes de la part des journaux de droite et d’extrême droite qui accusent Salengro d’avoir déserté en octobre 1915 alors qu’iI était agent de liaison au 233’ régiment d’infanterie. Passé à l’ennemi, il aurait été acquitté par un conseil de guerre, mais à l’issue d’un pourvoi contre un premier jugement qui l’aurait alors condamné à mort par contumace pour désertion face à l’ennemi.
La réalité est tout autre. Pour tenter de ramener le corps d’un soldat français il était parti en avant des lignes françaises après autorisation de son supérieur. Fait prisonnier par les Allemands, il fut traduit en conseil de guerre conformément au règlement et déclaré non coupable. Malgré l’avis de la commission présidée par le général Gamelin et le vote de la Chambre des députés. Rien n’y fait Grinqoire. « la feuille infâme », ne désarme pas. Dans un article du 6 novembre resté célèbre, intitulé l’affaire Propengro, Henri Béraud écrit : « On a blanchi Salengro, le voilà Propengro ! De cette aventure il sort purifié, savonné, décrotté, récuré, épongé et rincé… »
L'honneur de Salengro était intact mais l'homme était à bout. La campagne de Gringoire s’était ajoutée à la mort de sa femme au cours des mois précédents et à une intense fatigue physique pour le déprimer profondément. Le 17 novembre, solitaire, il gagna son appartement de Lille et se suicida en ouvrant le gaz. Ils l'ont tué, titra le Populaire qui poursuivait : « comme ils ont tué Jaurès »
anecdote
accueil
Accueil
Le Front populaire