La famille, le maître mot
du programme nazi

Grandir
en Allemagne nazie

La Jeunesse hitlérienne est un passage obligé pour les garçons et filles âgés de 10 à 18 ans. Une éducation physique et intellectuelle destinée à former les futurs soldats du Reich. Vous avez dit lavage de cerveau ?
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La plus noble mission de la femme est d'être mère

image conservatrice de la femme des dirigeants nazis
D'une part, la famille aide à établir « discipline » et «subordination» dans les masses. D'autre part, elle est un atout pour former «des femmes et des mères capables de remplir leurs multiples et grandioses devoirs envers le peuple et l'État ». La politisation à l'initiative de l'Union des jeunes Allemandes, vécue souvent comme l'ouverture à une émancipation, est contredite, il est vrai, par un cliché qui, propagé dans les magazines, a bien davantage la faveur du public : celui de la mère de famille aux yeux bleus, coiffée de nattes, entourée d'enfants tout blonds. Cette image conservatrice de la femme n'est pas récusée par les dirigeants nazis, bien au contraire. «La plus noble mission de la femme est et restera d'être mère », proclame ainsi, en 1934, Joseph Goebbels, le ministre pour l'Information du peuple et la Propagande.

Avoir beaucoup d'enfants

enfants dans l'Allemagne de Hitler
En fait, la politique d'encouragement à la natalité, pour que l'Allemagne ait des soldats en plus grand nombre, marche de pair avec l'embrigadement dans l'Union des jeunes Allemandes. Quand les élèves quittent l'école primaire, ils sont gratifiés d'un opuscule, Toi et ton peuple, où figure une série de recommandations à l'intention des jeunes filles. La dixième les exhorte à mettre au monde beaucoup d'enfants. Le mieux, est-il précisé, serait d'en avoir au minimum a quatre.

A tous les échelons, un chef

Les instances de la Jeunesse hitlérienne ont la main sur tout le territoire allemand par un système de quadrillage en zones, régions et départements. Les unités de jeunes sont divisées militairement. Elles vont de la patrouille à la troupe, au groupe, à la section, à la compagnie, pour aboutir au bataillon et au régiment. À tous les échelons, un chef. Et, pour la propagande, une multitude de revues, d'émissions radiophoniques, un service de cinéma, et même, dans les derniers mois de la guerre, des actualités filmées, sous le titre Jeune Europe. Les statistiques, pour officielles qu'elles soient, permettent d'entrevoir la valeur opérationnelle de l'institution. Sur 7 529 000 jeunes de 10 à 18 ans, à la fin de l'année 1933, seulement 2 300 000 adhèrent à l'organisation nazie, dont 593 000 filles. Mais, à partir de 1938, pratiquement tous ont rejoint ses rangs. Sur une totalité de 8 870 000 jeunes Allemands, au début 1939, 8 700 000 sont dans la Jeunesse hitlérienne, dont 3426000 filles.
Cette même année 1939, 7 millions participent à des compétitions sportives. Le nombre des cadres de l'organisation est passé de 12 000 en 1932 à près de 800000. La croissance des effectifs a été surtout extraordinaire pour les filles, malgré les réticences de beaucoup de familles. Fin 1932, 25 000 membres à peine, dont 5 000 seulement de 14 à 18 ans. Fin 1935, elles sont 1 046 134, et 1 610316 un an plus tard. Lors des premiers combats de 1940, leur nombre dépassera les 3 500 000 membres.