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Les métiers oubliés...

Les bouquetières

Comment vivaient
nos ancêtres

Le cinéma, le théâtre et les chansons donnent de la marchande de fleurs des rues l'image d'une jolie jeunette, insouciante et gaie comme un pinson.
Si dans la réalité, il en va parfois tout autrement, la bouquetière ambulante ne manque jamais de flair au coin d'une rue ou à la terrasse d'un restaurant, pour reconnaître au premier coup d'oeil les amoureux, de loin ses meilleurs et plus fidèles clients.

La petite marchande au panier

La bouquetière ambulante
Un abîme sépare la petite marchande au panier ou à la hotte de la fleuriste « arrivée » dont la boutique, au marché de la Madeleine, accueille une clientèle huppée. À deux pas de la Seine, le marché aux fleurs de la Cité n'a pas la même classe, mais il a pour lui la gaieté et le pittoresque, un choix plus vaste et des prix plus abordables. Un peu partout dans la capitale, le chaland rencontre des kiosques ou des petites voitures de fleurs pareilles à celles des marchandes des quatre-saisons. Et puis encore, ici et là, des marchandes ambulantes d'un certain âge, que leurs jambes fatiguées incitent à s'adosser sagement le long des quais de la Seine, laissant aux cadettes le plaisir de parcourir les rues.
C'est aux Halles que viennent s'approvisionner les fleuristes. Entre 4 heures et 8 heures du matin. Chacune achète selon ses moyens et la clientèle à satisfaire. La vente des fleurs se fait dans une allée, entre deux pavillons. D'un côté se tiennes les commissionnaires aux fleurs du Midi, de l'autre les maraîchers de la banlieue parisienne. Ceux de Vitry, par exemple, où l'on pratique avec succès la culture intensive du lilas en serre. Certaines espèces coûtent parfois des prix exorbitants. Le 31 décembre 1901, les oeillets d'Antibes atteignent jusqu'à 7 F la douzaine, soit l'équivalent de deux jours de salaire d'une employée de magasin. Les plus modestes de ces marchandes de fleurs, celles dont le fond de commerce tient tout entier dans une voiturette, dans un panier ou dans une hotte, se contentent de faire le tour des étalages. Elles attendent le fatidique coup de cloche de 8 heures, qui obligera commissionnaires et maraîchers à se débarrasser à bas prix des lots de fleurs qui leur restent. Elles devront vendre ceux-ci très vite dans la journée, avant qu’ils n’achèvent de se faner.

Choisir le moment propice

bouquetière ou marchhande de fleurs
Ce qui importait aussi, c'était de choisir le moment propice ; l'heure de l'apéritif à la terrasse des cafés, celle du dessert dans les restaurants. Et de savoir que, lorsqu'un couple entre à l'hôtel, le petit bouquet est hors de propos mais qu'au contraire, lorsqu'il en sort, ces quelques fleurs sont susceptibles de lui rappeler le souvenir d'agréables instants. Donc, à ne pas repousser !
Avec plus ou moins de succès étaient explorés tous les lieux où l'on consommait. D'abord les cafés de la place du Palais : l'Univers, le Continental, les Jets d'eau, l'Epoque... Puis, en montant la rue Nationale : le Grand Café, le Restaurant Lyonnais, le Café de la Ville et celui du Commerce... ; en la redescendant : les hôtels du Faisan, des Négociants, de la Boule d'Or, le Café Moderne et celui de la Bourse. Il était bon aussi de prospecter du côté de la gare ; au départ des trains ainsi qu'à l'arrivée, des gens s'y donnaient rendez-vous...
Monsieur, pour l'accueillir ?... Madame, pour tromper l'attente ?
Cela payait, quelquefois. Par contre, il était quasiment inutile d'aller rôder vers les salles des spectacles car, à l'intérieur, il y avait des vendeuses attitrées : pastilles de menthe et cacahuètes s'y débitaient mieux que les fleurs... Mais, ici ou là, il fallait vendre. Au besoin, en tirant les sonnettes, car les bouquets se fanent vite. Plus tôt on avait vendu, plus tôt on rentrait à la maison. Pour y préparer... les petits éventaires du lendemain !
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