Les porteurs de journaux
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distribution de journaux
enfant distribue les journaux
journaux à la crié

Avant la Grande Guerre, dans les villes, les journaux étaient vendus en kiosque ou à la criée.
Aux gazettes quotidiennes dont la lecture demandait trop de temps, les campagnards préféraient les publications hebdomadaires qu'ils trouvaient à l'épicerie du bourg ou au bureau de tabac.
On mettait tous les
matins deux sous de côté,épargne qui, en fin de semaine, payait le numéro. Le commissionnaire, un mioche du hameau, empochait les deux sous que l'épicière lui rendait. Un même journal circulait dans plusieurs foyers. Chaque "canard" paraissant un jour différent de la semaine, on s'entendait avec ses voisins qui lisaient d'autres journaux que le sien. C'est ainsi qu'on parcourait de nouvelles pages, chaque jour, en ne déboursant qu'un seul abonnement. [...] Ces hebdomadaires aux illustrations sensationnelles restaient les seuls moyens d'information de l'époque. [...] C'était donc par les journaux qu'on apprenait les méfaits des anarchistes "des voyous qui assassinaient tout le monde" , les rebondissements de l'affaire Dreyfus, les crimes de Landru "un type qu'avait six ou sept bon­nes femmes et qu'il fourrait dans sa chaudière ! "
La petite ville de Duclair, sur la rive droite de la Seine, à 20 km de Rouen, bénéficie d'une agréable situation. C'est une bourgade de 2 000 habitants. Depuis 1888, elle possède un hebdomadaire, le Journal de Duclair, que M. Pouchin-Perré imprime à Caudebec-en-Caux et que diffuse, entre autres, la mère l'Amour. On l'appelle ainsi parce que l'un des journaux qu'elle vend porte ce titre. La mère l'Amour est née à Marseille, mais elle a perdu l'accent de sa ville d'origine. Elle est souvent coiffée d'un chapeau rond ou de la casquette du Petit Parisien, dont elle assure également la diffusion en prenant soin de bien montrer la première page de l'édition illustrée de ce journal fort apprécié du public populaire, surtout lorsqu'un habile dessinateur a reconstitué le fait divers ou l'événement dramatique de la semaine.

Le colportage des journaux est, la plupart du temps, l'affaire des hommes, mais les femmes sont de plus en plus nombreuses à le pratiquer également. En dehors de la presse, l'information dispose aussi à cette époque d'un autre moyen de diffusion : le collage d'affiches et des annonces publiques par les appariteurs. À Froissy, dans l'Oise, c'est une femme qui remplit cette fonction. Elle tient ce privilège de son père qui, lui-même, en hérita de son propre père. Nul ne s'étonne, dans cette petite commune de 535 habitants, de voir une représentante du sexe dit « faible » battre le tambour pour rassembler autour d'elle les administrés.
Madame Dominé, appariteur
En d'autres lieux aussi. les femmes savent battre le tambour et donner de la voix. Et même monter à l'échelle pour coller sur les murs les affiches municipales. A Vivier-au-Court, dans les Ardennes, Mme Dominé fait depuis bien longtemps ce métier-là, avec l'aide de son mari, ancien garde-champêtre de la commune. Elle l'exerce encore lorsque, en janvier 1908, elle meurt douze heures après que son vieux compagnon a été emporté par la grippe. Tous deux avaient le même âge : 85 ans passés. Ils ne se quittaient jamais. Les habitants de cette ville active n'éprouvant que sympathie pour ce couple de fonctionnaires municipaux, connus de tous. Leur disparition est signalée, le 30 janvier 1908, par le quotidien régional le Petit Ardennais, qui évoque leur longue vie passée côte à côte et les rondes de nuit que les deux vieillards, mari et femme, garde-champêtre et appariteur, faisaient le dimanche pour s'assurer de la fermeture des cafés. Le jour, on se plaisait à voir M. Dominé tenir solidement l'échelle à la doyenne des appariteurs quand celle-ci affichait sur les murs les placards administratifs et, durant les campagnes électorales, les affiches des différents candidats.

Le colporteur
La population rurale n'est pas isolée. Pour se tenir informée des menus faits de la vie quotidienne comme des grands événements de France et du monde, elle dispose d'une impressionnante panoplie de revues et journaux de caractère national, départemental et local, de périodicité diverse, sans compter les bulletins techniques et professionnels.
On ne peut douter que les agriculteurs et producteurs de volailles de la région mantaise lisent l'Aviculteur, bulletin de la Société agricole et horticole, imprimé à Mantes. Les amateurs de faits divers et d'informations locales trouvent de quoi satisfaire leur curiosité dans l'Étincelle de Seine-et-Oise, le Journal de Mantes, ancien journal judiciaire organe des intérêts démocra­tiques de l'arrondissement, fondé en 1823, et dans le Petit Mantais, journal républicain libéral paraissant le mercredi et le dimanche avec un tirage de 10 000 exemplaires. L'abonnement en est de 6 francs par an.
Les journaux sont envoyés par la poste aux abonnés ou déposés au café-tabac de la localité, où les lecteurs ont leurs habitudes. Un colpor­teur fait parfois la tournée des abonnés. Il s'agit souvent d'un personnage excentrique que les éditeurs de cartes postales se sont empressés d'intégrer à leurs séries folkloriques. Tel n'est pas le cas en Seine-et-Oise, où l'on est peut-être déjà trop près de la « civilisation citadine ».

L'info en temps réel Rue du Croissant, dans le IIe           arrondissement de Paris, en 1903, les vendeurs de journaux attendent, comme tousles matins, les premières épreuves des journaux qu'ils vont chercher directement à l'imprimerie. Leur encre encorehumide, les journaux seront livrés aux quatre coins de Paris aussi rapidement quele permet la course des vendeurs.
Après avoir trotté toute la journée, il est ravi d'avoir trouvé un monsieur respectable qui lui achète son Intransigeant. C'est lui, le  gamin braillard et romantique, qui se démène et crie à tue-tête "Matin ! Intran ! Quatrième édition !" »

Le jour de la fête du travail, un petit crieur de journaux s'égosille pour vendre l'Avant‑ Garde, le titre des jeunesses communistes. Il crie de tous ses poumons, reprenant la une du journal qui prône le oui au premier référendum sur la Constitution, le 5 mai 1946

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