Les quolibets et les critiques
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Louis Jouvet dans la folle de Chaillot

De retour en France en février 1945, Jouvet regagne son appartement du quai Louis-Blériot ainsi que sa garçonnière de l'avenue de Lamballe . Mais il doit se battre bec et ongles pour retrouver son théâtre dont il a confié les destinées à son ami Pierre Renoir pendant la guerre. On essaie de lui confisquer l'Athénée, mais c'est mal connaître Jouvet. Il n'hésite pas à user des voies judiciaires pour recouvrer son bien. Il repart à l'assaut du public le 22 décembre 1945 avec La Folle de Chaillot de Jean Giraudoux qui connaît un immense succès. Il se paie encore le luxe de monter Les Bonnes de Jean Genet en 1947, s'amusant du scandale qu'il provoque. Ce n'est que le premier. Son Dom Juan puis son Tartuffe ou l'Imposteur en déroutent plus d'un. Qu'importe les quolibets et les critiques, Jouvet se permet toutes les audaces théâtrales en même temps qu'il promène « sa tête de Sioux et de poisson» dans des films majeurs comme Un revenant de Christian-Jaque, Quai des Orfèvres de Henri-Georges Clouzot ou Lady Paname de son ami, le dialoguiste Henri Jeanson. Il ne rechigne pas à aider son ancien élève, Jean-Louis Barrault, à mettre en scène Les Fourberies de Scapin; il s'escrime à donner du corps au Diable et le Bon Dieu de Jean-Paul Sartre, un homme qu'il n'aime guère; il continue de donner des cours au Conservatoire ; il anime de nombreuses conférences et surtout ne prête guère attention à sa santé. Ses amis, ses compagnons, Giraudoux, Dullin, Copeau, le décorateur Christian Bérard... ont tous disparu.

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Louis Jouvet