Pas de cadavres ...
rideau
Landru et son avocat
Landru entrait avec fracas dans l'actualité du sang: il aurait fait disparaître 283 femmes; 283 femmes escamotées, comme ça ; c'était fabuleusement affreux. Plus scientifiquement, si l'on s'en tenait au carnet, 10 femmes et un jeune homme, fils de l'une d'elles.
Tout le monde voulait que Landru fût un assassin, un bel assassin, mais encore fallait-il retrouver les corps de ses victimes! Autant le confier tout de suite, on ne les retrouva jamais. Les creusements effectués tant dans la maison de Vemouillet que dans le pavillon de Gambais, ne permirent de déterrer aucun cadavre. Faute de cadavres, on se rabattit sur l'instrument hypothétique de leur disparition, une banale cuisinière noire.
On expertisa tant bien que mal ce fourneau, duquel on ne rapporta qu'un tas de cendres, qui ajouté à celles ramassées dans le jardin pesait 100 kg ; d'après les experts, il y aurait eu 996 grammes d'os, représentant 3 corps humains de sexe imprécis. Mais nulle part la moindre trace de sang.
Le travail des experts fut approximatif, il n'y eut jamais de contre-expertise. Tous les chroniqueurs qui ont assisté au procès confirmeront que les expertises étaient fantaisistes. En revanche, il y avait des mots d'un effet terrible sur l'imagination : fourneau, feu, cendres, des mots d'enfer qui ensorcelèrent la raison des experts. Les preuves objectives de l'holocauste des veuves seront donc une boite de cendres et une cuisinière ridicule mais dantesque. Ces «preuves», l'avocat général reconnaîtra qu'elles ne prouvaient rien: «Je ne sais pas et je n'ai pas besoin de savoir comment l'accusé fit disparaître ces 10 femmes introuvables ». La messe judiciaire était dite avant même la célébration.

Landru à son proces
anecdote
accueil
Accueil
Landru