Condamné à être guillotiné
rideau
p^rocès de Marcel Petiot

La Cour se retire pour délibérer. Les jurés doivent répondre à cent trente-cinq questions, pas moins. Deux longues heures se passent. Il est presque minuit.
— Messieurs, la Cour !
Sur son banc Petiot est endormi, le visage écrasé sur son coude. Oui, il dort, alors qu'on va annoncer s'il vivra ou s'il mourra.
Me Floriot le secoue à plusieurs reprises, hébété, Petiot se redresse :
— Oui, oui, oui...
Cent trente-deux fois les jurés ont répondu OUI aux questions qui leur étaient posées. Petiot est reconnu coupable de vingt-quatre meurtres... Il mérite vingt-quatre fois la mort.
Petiot vous êtes condamné à être guillotiné !

Petiot guillotiné

Le condamné n'a pas bougé. Encore ensommeillé, il tapote le rebord de son box d'une main indifférente. Le Président continue la lecture de la sentence, tandis que Petiot bavarde tranquillement avec Me Floriot. La mort compte-t-elle pour cet homme hors du commun ? On peut en douter. La mort était sa voisine, sa complice, sa familière. Petiot la connaît bien. Il l'a vue si souvent se glisser dans le regard de ses victimes. Pourtant une dernière fois, Petiot, comme un fantôme, se dresse dans son box :
— Il faudra me venger !
A qui s'adresse-t-il ? A tous ces spectateurs qui ont suivi, haletants, les seize audiences ? Peut-être, mais il est trop tard, le rideau tombe.
Marcel Petiot a été exécuté le 25 mai 1946 dans la cour de la prison de la Santé. Il a marché jusqu'à l'échafaud sans un mouvement de peur. Sa dernière phrase a été :
— Je vous en prie, ne regardez pas, je crains que ce ne soit pas très beau et je voudrais que vous gardiez de moi un bon souvenir !

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Marcel Petiot