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Scènes vues
en Espagne et en Russie

Le service de santé
de la Grande Armée

Les soldats qui firent les malheureuses campagnes d'Espagne et de Russie furent les acteurs et les témoins se scènes horribles.

La campagne d'Espagne

évacuation d'un grognard blessé
Durant la campagne d'Espagne, les conditions sanitaires sont désastreuses: abandonnés au fond du Portugal, les régiments disposent tous de 120 à 150 ânes pour le transport des malades et des blessés, les sacs des convalescents, les provisions et les vivres. Ces quadrupèdes alourdissent la marche des colonnes, mais ils sauveront bien des blessés.
En 1808, au 3e corps, la division Morlot compte jusqu'à 54% de malades. A la bataille des Arapiles, le lieutenant A. d'Hautpoul est blessé et la gangrène se met dans la plaie. C'est un chirurgien anglais qui le soigne.. en lui arrachant les chairs putréfiées avec des pinces; il bourre ensuite le trou avec du quinquina en poudre macéré dans du jus de citron (une torture) et de l'étoupe en guise de charpie. Après ce traitement de choc, le blessé restera deux mois sur un lit de paille grouillant de vermine... et en réchappera!

La malheureuse campagne de Russie

évacuation d'un soldat de Napoléon blessé en Russie
Les soldats qui firent la malheureuse campagne de Russie furent les acteurs et les témoins de scènes horribles. A Smolensk, 6 000 blessés français et russes, entassés dans 15 bâtiments, attendent les premiers soins; faute de charpie, on se sert même de vieux parchemins et d' écorce de bouleau pour confectionner des pansements.
A la Moscowa, on manque de chirurgiens: on est obligé de faire appel aux chirurgiens qui sont habituellement attachés à chaque régiment pour rejoindre les ambulances. Les 9 500 blessés de cette terrible bataille seront, pour les deux tiers, pansés à l'ambulance générale installée près de la redoute de Schwardino. C'est là que Larrey et ses aides opèrent, le 7 toute la journée, la nuit et la journée du lendemain, jusqu'au soir...
Au détour d'un chemin, les soldats peuvent apercevoir, dans un trou herbeux, des jambes, des bras, des cadavres...
Durant la retraite, de nombreux blessés affluent à l'hôpital de Vilna dont les salles mal closes ne sont pas chauffées. Les malades gisent avec les cadavres, et ceux qui ont encore un peu de force se jettent sur des morceaux de cuir pour apaiser leur faim. Les abords des salles, les cours des hôpitaux sont remplis de cadavres dont le froid a retardè la putréfaction. Rien d'étonnant à ce que 22 000 hommes décèdent en un mois
Cet état déplorable n'était pas propre l'armée française il affligeait toutes les armées d'Europe, comme en témoigne, en 1813, le médecin de l'armée prussienne Reil: Tous les blessés atteints de fractures des membres sont perdus, les uns sont morts et les autres vont mourir. Leurs membres sont tuméfiés, enflammés, comme empoisonnés. La plupart des blessés ne sont pas pansés tous les jours; le linge à pansement est en toile grossière qui excorie la peau; des bordeaux de voiture servent d'attelles les amputations nécéssaires sont négligées, d'autres sont faites par des gens étrangers à la profession. Une amputation a été faite avec un tronçon de couteau!.
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