Embrasser Marilyn c'est comme embrasser Hitler
Marilyn Monroe et Tony Curtis

La tension était telle que Wilder souffrait du dos et de la nuque et devait souvent diriger allongé sur une planche à côté de la caméra. Jack Lemmon et Tony Curtis comptaient parmi les victimes : la bataille s'éternisant, leurs chaussures à talons hauts leur donnaient des ampoules. Ils accumulaient de la rancoeur. Lorsqu'ils tournaient une scène avec Marilyn ils arrivaient épuisés à la douzième prise, alors qu'elle commençait tout juste, elle, à s'échauffer. À bout de nerfs, Tony Curtis lâcha un jour une pique qui fut reprise dans toute la presse : « Embrasser Marilyn, c'est comme embrasser Hitler. »
« Eh bien, c'est justement là qu'est le problème, rétorqua Marilyn. Si je dois jouer des scènes d'amour avec quelqu'un qui n'éprouve pas cette sorte d'attirance pour moi, je ne peux m'en remettre qu'à mes fantasmes. Lui n'est jamais là. »
Tony Curtis devait déclarer, bien des années plus tard, que sa comparaison avec Hitler avait été détournée de son contexte. Ils en étaient à la quarante-septième prise, ce jour-là, quand Billy Wilder, renonçant à imposer ses vues, avait enfin laissé Marilyn jouer la scène comme elle l'entendait. Le soir, comme ils visionnaient les rushes, Tony Gurus avait dit : « Voyez-vous, à partir de la quarantième prise, embrasser Marilyn c'est comme embrasser Hitler. »

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