La préparation d'un discours par Hitler
discours de hitler
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Il aimait fignoler sa dialectique…
Hitler vivait littéralement son discours. Quand il voulait donner libre cours à son émotion, il s'arrêtait de marcher et ses yeux fixaient au plafond un point irréel d'où il semblait attendre une grâce spéciale. Dès qu'il parlait du bolchevisme, sa voix s'élevait furieuse et de violents afflux de sang rougissaient son visage. Il déclamait alors avec une telle violence que sa voix s'entendait dans tous les bureaux à la ronde et, chaque fois, Ie personnel qui attendait à côté, me demandait pourquoi le Chef avait été de si mauvaise humeur.
Une fois la dictée finie, Hitler reprenait son calme et trouvait même quelques mots gentils pour ses secrétaires. Quelques heures après, il commençait les corrections. Mais là encore, il fallait lui rappeler que le travail n'était pas terminé. Souvent, il ne mettait la dernière main à son manuscrit que peu de temps avant I’heure fixée pour son discours. Il passait alors les derniers moments à le relire et à le corriger. Quand il en avait le loisir, il aimait fignoler sa dialectique, cherchant des expressions toujours plus subtiles et des formules plus frappantes. Il était persuadé qu'il était difficile de lire ses corrections. Chaque fois, il me demandait :
Regardez bien, mon enfant, si vous arrivez à déchiffrer cette annotation. Quand je lui lisais sans difficulté ses rectifications, il me fixait de son étrange regard qu'il glissait par-dessus ses lunettes et avouait avec une résignation à peine feinte : Je constate que vous lisez plus facilement mon écriture que je ne le fais moi-même.

Hitler nous demandait (pour les grandes dictées, il lui fallait deux secrétaires) de nous reposer dans l'après-midi, afin d'être d'attaque. Il passait ces derniers moments à réfléchir et jetait quelques notes sur un bout de papier. Dans ces heures de méditation, personne n'avait le droit de le déranger.
Dès qu'il avait arrêté les grandes lignes de son discours, une sonnerie impérieuse m'appelait. Quand je pénétrais dans son bureau, je le trouvais marchant nerveusement de long en large. De temps à autre, il s'arrêtait devant un portrait de Bismarck qu'il regardait, les yeux rêveurs, comme pour une prière. Il donnait l'impression d'implorer le Chancelier de Fer de l'inspirer de son expérience des affaires d'Etat. D'un mouvement irréfléchi de somnambule, il allait d'un meuble à l'autre, pour rectifier l'emplacement des miniatures qui les encombraient. Puis il se mettait à parcourir la pièce d'un pas hâtif pour s'arrêter subitement, comme frappé de paralysie. Il ne me regardait toujours pas. Enfin, il se mettait à dicter.
Au début, le débit et la voix étaient normaux, mais, au fur et à mesure que ses pensées se développaient, la cadence se précipitait. Les phrases se suivaient sans arrêt, scandées par les pas, de plus en plus rapides, dont il faisait le tour de la pièce. Bientôt, le débit devenait heurté et la voix s'enflait. Hitler dictait son discours avec le même emportement passionné qu'il devait le prononcer, le lendemain, devant son auditoire.

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