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Nantes
la baignoire nationale

Carrier et les
noyades de Nantes
(Fin 1793-début 1794)

Le nom du Conventionnel Carrier reste associé à un des plus atroce épisodes de la Terreur. Envoyé dans l'Ouest, en 1793, pour réprimer la guerre civile, il organisa les exécutions restées tristement célèbres sous le nom de noyades de Nantes.

La Loire, un torrent révolutionnaire !

Noyandes de Nantes en 1793
Officiellement, deux commissions siègent à Nantes pour juger les rebelles : la commission Lenoir installée par Carrier le 3 novembre 1793 et la commission Bignon, établie au Mans le 14 décembre par les représentants Bourbotte, Prieur de la Marne et Turreau, qui se transporte à Nantes le 9 décembre. La première est relativement clémente : 241 condamnations à mort (dont 161 après le départ de Carrier) sur un total de 693 sentences ; la seconde est « une machine à tuer » : 2 919 condamnations à mort, dont 1 948 à Nantes en trois semaines. Parmi les victimes fusillées dans les carrières de Gigant, quelques centaines de femmes, dont les cadavres dépouillés sont abandonnés aux chiens, en attendant que des Nantais soient réquisitionnés pour les enterrer. Pourtant, ces exécutions en masse ne suffisent pas à Carrier. Déjà, il a expérimenté un système plus expéditif pour liquider les prisonniers : dans la nuit du 16 au 17 novembre 1793, il a fait noyer par Lambertu 90 prêtres réfractaires. Il a annoncé la nouvelle à la Convention. qui n'a pas bronché.
Alors, il fait préparer des bateaux pour opérer des noyades en masse. Cinquante-trois prêtres en provenance d'Angers sont noyés dans la nuit du 9 décembre ; la nouvelle est annoncée à la Convention, qui applaudit : « Quel torrent révolutionnaire que la Loire ! ».
Dans la nuit du 14 au 15 décembre 1793, les membres de la compagnie Marat, dirigés par Goullin, obtiennent la livraison de 129 prisonniers du Bouffay, qui sont aussitôt noyés. Deux jours plus tard, Carrier ordonne au tribunal révolutionnaire de faire guillotiner sans jugement 24 prisonniers vendéens, dont 4 enfants âgés de treize à quatorze ans. Il récidive le surlendemain pour « 27 brigands », dont les demoiselles de la Métairie. Le 20 décembre, il écrit à la Convention qu'on lui amène des brigands par centaines, et qu'il a pris le parti de les faire fusiller. Le lendemain, il annonce au Comité de salut public, qui ne réagit pas, une nouvelle noyade de 360 prisonniers.

Carrier le psychopathe

carrier le psychopathe
Après la bataille de Savenay (23 décembre 1793), qui marque la fin de l'armée catholique et royale, les exécutions se multiplient ; les noyades se poursuivent pendant tout le mois de janvier, sans qu'on puisse en reconstituer le détail, ni faire le décompte précis des victimes (1 800 au minimum, 4 800 au maximum). Pendant toute cette période, le comportement de Carrier devient inquiétant. Il a des périodes d'activité fébrile, préside à des fêtes révolutionnaires, entre en conflit avec la Société populaire, frappe à coups de plat de sabre et destitue le général Moulin (le futur Directeur), qui avait promis le pardon à des rebelles ; donne l'ordre au général Haxo d'exterminer tous les habitants de Noirmoutier.
Puis il tombe dans des accès de psychose maniaco-dépressive : il se claquemure à l'hôtel Villestrieux, puis dans une maison des faubourgs, n'apparaît plus guère en public, fait interdire sa porte et menace de sabrer ceux qui réussissent à forcer la consigne.
Tout cela se termine au début de février 1794 par une crise violente et par le rappel de Carrier. Celui-ci avait donné l'ordre d'arrêter tous les courtiers, tous les interprètes et tous les marchands de produits de première nécessité, ce qui avait suscité des remontrances de la municipalité.
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