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Les soldats de Valmy fondent la République.

La bataille de Valmy

Le sol est détrempé, boueux, le brouillard encore épais. il est 7 heures du matin et le duc de Brunswick, à la tête des armées prussiennes, décide d'engager la bataille en canonnant à tout-va les lignes françaises. L'affaire sera sans doute vite pliée. Ces Français dépenaillés, sans réel commandement, font piètre figure face au bel
ordonnancement austro-prussien.

Le brouillard se déchire

le moulin de valmy
Dans l'aube du 20 septembre, le brouillard, en se déchirant, découvre l'une à l'autre les deux armées.
Sur le plateau de Valmy, les trois couleurs de la Révolution flottent au soleil levant. Les tailleurs et les savetiers, comme les appellent les émigrés, demeurent immobiles sous le feu ennemi.
Installé sur un petit plateau à proximité d'un moulin. le général Kellermann commande la première ligne française. En milieu de matinée. un boulet fauche son destrier. L'officier chute lourdement dans la boue. Sa capote est déchirée. Il est sonné mais indemne. Sans cheval pendant dix minutes, il voit quinze projectiles tomber autour de lui. Pourquoi n'est-il pas mort, ni même blessé ?
Il observe les alentours, et comprend que les pluies diluviennes sont une bénédiction pour son camp ! Ce terrain gorgé d'eau va sauver son armée. Les boulets s'écrasent lourdement, sans ricocher. Ils projettent des gerbes de terre mais font peu de victimes. Par ailleurs, l'éloignement des deux hauteurs ennemies, à plus de deux kilomètres, et la fumée empêchent les artilleurs d'ajuster leurs tirs.

Vive la nation !

bataille de Valmy
A leur tour, les boulets français frappent : plus de vingt mille boulets sont tirés. La terre tremble. Kellermann, le chapeau au bout de son sabre, parcourt les rangs de ses soldats en criant :
— Vive la nation!
Le Ça ira jaillit comme une menace.
En début d'après-midi, la cavalerie germanique essaie d'escalader les contreforts. Harcelés par les tirs d'artillerie fiançais, les coalisés reculent sans entrer en contact avec l'infanterie. Vers 14 heures, trois caisses de munitions touchées par un projectile explosent dans le camp français. Des dizaines de soldats sont tués. On commence à paniquer. Fait inouï, les ennemis ne saisissent pas cette occasion pour attaquer.


Brunswick, déconcerté par la fermeté de ses adversaires, juge l'opération manquée et, avant même que ses troupes aient abordé les lignes, arrête l'assaut. La bataille avait coûté 300 à 400 hommes aux Français et 84 aux Prussiens.
Une bruyante rencontre si l'on considère les faits, mais un grand événement si l'on en regarde les conséquences. Une armée battue d'abord sans combattre et qui, sous la poussée du vainqueur, fait front, se transfigure et devient si ferme qu'elle se fait craindre et qu'à son tour l'adversaire est contraint à la retraite.
Sans le savoir, les soldats de Valmy venaient de fonder la République.
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Le général Dumouriez, le faux révolutionnaire
Cet ancien noble (du Mouriez) commande l'armée révolutionnaire, Mais à l'Assemblée, en le soupçonne d'être favorable à Louis XVI. Et pour cause... Après la bataille, Dumouriez ne harcèle pas les Prussiens qui s'enfuient. Il finit même par passer à l'ennemi au printemps suivant.
Son adjoint, le général Kellermann, de petite noblesse alsacienne, est lui un authentique partisan de la Révolution. C'est le véritable vainqueur du jour. Douze ans plus tard, Napoléon le fera maréchal d'Empire, puis duc de Valmy.