Rue d'Isly, le drame se noue
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Rue d'Isly, l'artère préférée des Algérois, le drame se noue. Le lieutenant Ouchène est seul devant son frêle dispositif, vingt et un hommes derrière lui, s'efforçant de pallier, par leur présence, l'insuffisance des barbelés, vingt autres à quarante mètres en arrière. Il voit venir vers lui la manifestation. Les bras en croix, il crie « Halte ! » et la foule s'arrête à quelques mètres de lui. Ouchène est kabyle, mais devant ses yeux et son teint clairs, tous croient avoir affaire à un Français de France, dont il partage d'ailleurs entièrement les sentiments et les réactions. Manifestants et tirailleurs sont poitrine contre poitrine. Enfin, le barrage cède, les tirailleurs sont bousculés, leurs chefs malmenés et quelques centaines de manifestants déferlent dans la rue d'Isly et poursuivent leur marche vers le square Bresson.
Ouchène demande du renfort et le commandant Poupat envoie aussitôt la compagnie réservée dont les premiers éléments remontent la rue Chanzy, arrivent rue d'Isly au contact des manifestants et se fraient difficilement un passage. Là aussi, la foule, arrêtée, parlemente. En même temps, Ouchène, ayant appelé sa deuxième ligne à la rescousse, réussit tant bien que mal à reconstituer son barrage, à couper et à arrêter de nouveau le défilé.

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La rue d'Isly