La folie dans Constantine
A Constantine, dans la capitale de l'Est algérien, c'est par l'assassinat du neveu de Ferhat Abbas que commence la journée sanglante du 20 août 1955. Là, il ne s'agit pas d'un attentat aveugle. Ben Tobbal a donné l'ordre d'abattre Abbas Allouah, conseiller municipal de Constantine, qui est abattu dans sa pharmacie, rue Clemenceau, par Tombouctou, un immense militant noir. Et c'est la folie dans toute la ville. Des bombes explosent un peu partout. Au restaurant Gambrinus, rue Caraman, la rue la plus commerçante dont les trottoirs sont toujours bondés de promeneurs, de badauds, c'est une grenade qui éclate. Au milieu des tables renversées, les gémissements succèdent aux cris. Les blessés se traînent dans une mare de sang. Un gosse de dix ans, la tête ensanglantée, pousse des hurlements inhumains. Une autre grenade éclate au cinéma ABC. C'est la panique. La peur atroce qui tord le ventre, qui brouille les idées. Tuer ou être tué. Et la chasse au rebelle commence. Dans cet affolement, qui est rebelle ? Tout ce qui est Arabe. La tuerie est sauvage.
Ferhat Abbas
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