La contre attaque
rideau
attaque pendant la guerre 1914-1918
attaque pendant la première guerre mondiale

Nous regardons devant nous. Là-bas, sur la crête; des hommes qui bondissent, se couchent, avancent vers nous.
La contre-attaque. Après tant de désastres, c'était à prévoir. Et peut-être ne comptaient-ils plus, en face, sur les rares survivants de l'artillerie d'assaut ?
Une frénésie nous gagne, cette fois, une fureur d'action, de vengeance.
Un oblique pour bien dégager notre Hotchkiss de droite et notre 75 court. Tirer ! Tirer ! Enfin !
Le vacarme n'a plus de 'nom. Au champ de tir de Champlieu, avant de tirer notre 75, nous nous buchions les oreilles. Son fracas était insoutenable. Maintenant, nous y enfournons les obus, méthodiquement, tandis que, méthodiquement, la mitrailleuse dévore ses bandes. Et nous avons autre chose à faire qu'à penser au vacarme qui secoue notre char..
La contre-attaque ? Nous n'en avons, les uns et les autres, que des idées confuses, des tableaux coupés, momentanés, que nous livrent, l'espace d'une seconde, nos fentes de visée. Quelques hommes qui se lèvent, une fumée, des hommes qui s'abattent pour mourir ou pour rebondir, nons ne savons pas.

Nous sortons de nos chars, nous échangeons des signaux. Il ne s'agit plus que de tenir, de permettre à l'infanterie, derrière nous, d'occuper le terrain conquis, de s'y installer.
— Mon lieutenant !...
C'est un adjudant qui vient vers mon char, l'adjudant de Pellat.
-- Mon lieutenant !... Le lieutenant Pellat vient de recevoir une balle d'avion.
Au même instant, des balles claquent sur nos têtes. L'adjudant se jette dans mon char.
Décidément, tout est contre nous.
— C'est grave ?
— Au ventre... Nous ne savons pas quoi faire. Le lieutenant Pellat . ne peut pas bouger.
Je vais voir Pellat, que ses hommes ont hissé dans son char, pour l'étendre à l'abri, car c'est, à l'extérieur qu'il a été touché.
Je regarde mon bracelet-montre : la nuit seule peut sauver Pellat en permettant à son char de gagner l'arrière. Mais la nuit est encore bien loin. Ah ! la balle en pleine tête, la belle qui supprime la vie ou la sensation, qu'elle est clémente à côté de l'affreuse blessure, du ventre déchiré !
Un cri, soudain : Les Boches !

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Les premiers Chars